Olivier de Kersauson

 

Un nouveau trimaran géant : "Géronimo"
Objectif : Le Trophée Jules Verne et bien d'autres records !


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Equipage TJV 1997
Le Trophée Jules Verne
Evolution du trimaran "Sport-Elec"
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Projet Géronimo
Baptême
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Visite de Géronimo : L'album photo
3 Hommes pour un projet fabuleux
Equipage de Géronimo
Le départ
Comparaison des routes Orange/Sport-Elec
 


Retrouvez des nouvelles d'Olivier et de ses équipiers tout au long de ce fabuleux parcours maritime.

Un point sur la progression de Géronimo vous sera proposé chaque fin de semaine sur cette page. Cette fréquence me permettra de vous présenter les grands moments que va vivre l'équipage de Géronimo.

 
Coup d'oeil sur les Cartes "Position de Géronimo"

Cartes "Position"
clic !

Les temps de référence
  Les moments forts de ce Trophée Jules Verne :
 
Avec l'entrée dans l'indien, la prudence est au rendez-vous: 30/01/2003
On commence à sentir le grand Sud (31/01/2003)
Entrée dans les 50èmes Hurlants (02/02/2003)
Un 4e record pour Géronimo et2 records conservés (1997) (06/02/2003)
La Tasmanie au bout de 72 heures (09/02/2003)
Encore un nouveau record ! (12/02/2003)
 

Les moments forts : 1 - 2 - 3 - 4 - 5
 

 


Nouveau record pour Géronimo !

12/02/2003 :

Ce matin à 6 heures 13 minutes et 56 secondes, un nouveau temps de record a été établi lors du passage de l’antiméridien (180°Est et 180°Ouest de longitude), qui signifie le passage au jour précédent, en 32 jours 03 heures 13 minutes et 47 secondes, soit une avance de 2 jours 6 heures et 7 minutes sur Orange de Bruno Peyron.


Bruno Peyron a par ailleurs transmis un message de félicitation à Olivier de Kersauson: « Joli parcours depuis le début ! Vous avez effectué une descente magnifique et connu un Indien pourri, comme nous. J’ai noté le beau contrôle des trajectoires de Geronimo… C’est du beau « métier de marin !», comme tu dirais. Transmets mes amitiés à toute ton équipe et profitez bien du Pacifique ! ».

Ce nouveau temps record est une vraie satisfaction pour l’équipage. « Maintenant nous sommes vraiment de l’autre côté. D’ailleurs, depuis 176° de longitude Est, chaque mètre que l’on fait nous rapproche d’Ouessant. Jusqu’alors, nous nous en éloignions. C’est donc vraiment un inversement. Nous sommes contents, ça fait plaisir ! », commente le skipper.

Geronimo qui a plongé au Sud depuis 72 heures, continue d’engranger les milles : 474 avalés lors de son 32e jour de course à la moyenne de 19,74 noeuds. Le trimaran déboule actuellement à plus de 30 noeuds dans la nuit et la brume sous la pluie : « Un beau gris « rentrée des classes ». Impossible pour le moment de descendre sous 58°ou 60°Sud au risque de prendre la lourde tempête, actuellement dans notre Sud. On reste donc à faire une route plein Est, à environ 56°Sud. Il faut essayer de comprendre ce qui se passe autour de soi de façon à ne pas se laisser déborder. A présent le vent est beaucoup plus Nord que prévu. Depuis peu, nous naviguons sous trinquette et grand-voile deux ris à 115° du vent. On marche à 30-31 nœuds dans une mer un peu difficile, mais à un moment donné il va falloir que l’on lève le pied. Depuis le début de la nuit, ça cartonne. Je pense qu’on ne pourra pas continuer à ce rythme-là jusqu’à demain. On a une assez bonne glisse. Cependant, avec le vent qui vient de se lever, nous allons certainement la perdre. Le vent est justement en train de tourner, je pense qu’on va ralentir dans l’heure qui suit ».





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La Tasmanie au bout de 72 heures.



Géronimo a dépassé la Tasmanie lors de ce 30 ème jour de mer, vers 7H00 TU.
Olivier et ses équipiers n’ont mis que 72 heures pour relier le Cap Leeuwin et le Sud de la Tasmanie.

09/02/2003 :

Géronimo a dépassé la Tasmanie lors de ce 30 ème jour de mer, vers 7H00 TU. Olivier et ses équipiers n’ont mis que 72 heures pour relier le Cap Leeuwin et le Sud de la Tasmanie. Une partie qui n’a cependant pas été très facile à négocier : « Un cauchemar ! Je crois que c’est le mot exact. On avait de la mer à ne plus savoir qu’en faire, une grosse houle à la fois courte et cabossée dans tous les sens ainsi que des temps à grains. On a eu un passage vraiment pénible. Aujourd’hui, on se disait qu’on était enfin revenu à faire du yachting. Avant on faisait de la survie et ce n’était pas plaisant ».
Pour mémoire, le temps enregistré sur le parcours "Ouessant-Tasmanie" par Olivier en 1997 était de 35 jours 15 heures et 17 minutes.

La vitesse est maintenue malgré des conditions de mer difficiles qui empêchent toujours de faire route plus Sud. Cependant, Olivier de Kersauson et son équipage continuent d’engranger les milles (459 avalés le 29ème jour à la moyenne de 19,13 noeuds de point à point), mais à la latitude de 45° sud. Le trimaran évolue actuellement dans la mer de Tasman, partie de l’Océan Pacifique située entre l’Australie à l’Ouest, et la Nouvelle-Zélande à l’Est.


10/02/2003 :

Tôt ce matin, peu avant d’attaquer son 31e jour de mer, Geronimo a franchi la longitude 155°Est, représentant la moitié du parcours.

« C’est pas mal, mais il faut quand même compter sur le Pacifique, le Horn, la remontée de l’Atlantique, l’Equateur, le Pot-au-Noir, l’anticyclone des Açores… Tout ce que cela veut dire, c’est que Geronimo a bien parcouru la première moitié du parcours. Mais celui-ci ne manque pas d’embûches et elles sont encore nombreuses devant nous. L’océan Pacifique est formidable. Dans l’Indien, nous étions bloqués dans le Nord. Nous n’avons fait que subir les océans qui nous attaquaient. Dorénavant, on va pouvoir profiter des lumières, de l‘extraordinaire beauté du Grand Sud. J’espère cependant qu’on va enfin réussir à y descendre ».
Actuellement, Geronimo navigue sous gennaker médium et grand-voile haute dans 26 à 30 nœuds de vent et avance à 25 nœuds. « L’air est frais parce qu’il vient du Sud mais le décor est superbe : la moitié de la lune, quelques étoiles… Que des jolis moments ! »

11/02/2003 :

Geronimo est entré dans les Cinquantièmes Hurlants, comme l´avait annoncé Olivier de Kersauson lors de la vacation d´hier. Le trimaran a ensuite laissé à bâbord Campbell, cette petite île située dans l´océan Austral, au sud-est de la Nouvelle-Zélande, entre les convergences antarctique et subtropicale.

L´Océan Indien n´est plus désormais qu´un souvenir. Oubliées la chape de plomb et la mer très hostile. Place maintenant au décor formidable du Pacifique. " J´aime bien cet océan. J´y ai beaucoup navigué. Lorsque nous étions sur PenDuick IV avec Eric Tabarly, nous avons parcouru l´ensemble du Pacifique, de la cête Américaine jusqu´à l´Australie. C´est un monde plein d´émotions et de souvenirs. Il y a quelque chose ici de tout à fait émouvant et fort qui me touche beaucoup. Dans le Pacifique, il n´y a pas cette espèce de violence bestiale, acharnée, inesthétique de l´Indien. Bien sûr la violence et l´ampleur y existent aussi, mais il y règne une sorte d´élégance ".

Didier Ragot éprouve lui aussi un certain soulagement à être sorti de l´Océan Indien. " Les derniers moments ont été particulièrement pénibles. Nous n´avons jamais vu un Indien comme ça. Le bateau souffrait un petit peu, l´équipage également. Avec un autre bateau, ça se serait sûrement mal passé. Ce sont des hivers relativement difficiles à négocier. Nous étions un peu surpris. On a cependant essayé de faire au mieux. A la barre, on a connu quelques surprises : on essayait de négocier un roulement de vague et d´un seul coup il y en a une qui venait de nulle part et qui perturbait tout. Par moments, c´était un peu stressant. A présent, la mer est beaucoup plus régulière. Ça commence à ressembler à de la belle navigation ! Certes, la fatigue commence à se faire sentir et le froid n´aide pas. Les mains sont un peu gelées, mais si parfois les manoeuvres traînent un peu, ça se passe bien. Concernant le bateau, nous n´avons que d´agréables surprises. Les inconnues découvertes sur le trimaran sont positives. C´est vraiment enrichissant ".



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Un 4e record pour Géronimo dans l'Indien !
et 2 autres records conservés par Olivier !

06/02/2003 :

Partis le 11 janvier à 3 heures 00 minutes et 09 secondes TU, Olivier et ses hommes viennent d'établir un nouveau temps de référence entre Ouessant et le cap Leeuwin : 26 jours 04 heures 53 minutes et 13 secondes.

Geronimo passe ainsi le second cap du parcours, situé à l'extrême Sud Est de l'Australie, avec 3 jours 2 heures et 29 minutes d'avance sur Bruno Peyron.

A noter que c'est le 4e record arraché par Géronimo sur le parcours "Ouessant - Cap Leeuwin". Olivier conserve toujours le record "Cap de Bonne Espérance - Cap Leeuwin" établi en 1997 sur son trimaran "Sport-Elec" en 8 jours 23 heures 17 minutes, et le record "Equateur - Cap Leeuwin" en 19 jours 12 heures et 44 minutes. Lors de cette tentative, les conditions météo n'ont pas permis à Olivier d'améliorer son temps référence.

Géronimo continue cependant d'évoluer dans des conditions extrêmement difficiles. Pourtant remonté très au Nord pour éviter le " gros ", il progresse dans une mer " énorme, dégueulasse et croisée. Un Indien odieux, pas de possibilité de glisse. Même en montant très Nord, à 45°, il reste encore 7 à 8 mètres de creux croisés. Pas de problème pour aller à 10 noeuds, mais prendre de la vitesse là-dedans, c'est quasiment impossible ! ", expliquait Olivier de Kersauson.

Dans cette mer " casse-bateaux ", l'équipage veille scrupuleusement à l'état du trimaran." On est très structuré là-dessus. Toutes les 6 heures, on fait un check-up complet : inspection du mât… Tout est passé en revue. On sait que sur ce parcours, le matériel doit tenir. On doit essayer de déceler très rapidement s'il y a un problème quelque part. A chaque quart, un gars est chargé de faire le check-up du bateau, d'aller regarder à l'avant si l'on ne fait pas d'eau et de regarder si on a un pépin quelque part ou non. Comme le bateau est grand, c'est important que l'on ne s'en aperçoive pas trois jours après. On surveille beaucoup. On le maintient avec quelques coups, mais on est en bon état ".Actuellement au Sud de l'Australie, l'équipage songe déjà à se positionner au mieux pour attaquer l'Océan Pacifique dans de meilleures conditions. " Je suis assez ennuyé parce que nous allons être obligés de rester encore trois jours sur ces latitudes si on veut réussir à faire une glisse correcte. Je vais me trouver à frôler le Sud de la Tasmanie. D'un point de vue tourisme, c'est sûrement intéressant, mais maritimement parlant, c'est un drame. Il faudrait avoir basculé depuis longtemps dans le Sud pour faire une route plus courte. Pour le moment, aucune chance de pouvoir descendre sérieusement avant 72 heures ".


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Géronimo dans les 50èmes Hurlants !

02/02/2003 :
Ce sont des mers comme l'Indien sait les réserver qui ont accueilli Géronimo et son équipage. des mers démontées qui ne pardonne pas la moindre erreur à la barre, pas plus que dans les autres manoeuvres : « La descente par le Grand Sud, par des mers effrayantes où toute possibilité de secours est une utopie. Là-bas domine l’isolement total, celui d’un immense désert de vagues d’une sauvagerie d’aube du monde » dixit Olivier de Kersauson.


Dès le lendemain, le trimaran a parcouru 550 milles en 24 heures à une moyenne de 23 noeuds.

Olivier a fait un point sur sa position par rapport au record de Bruno Peyron et de son équipage : " Nous sommes contents de voir que nous sommes dans des temps de marche cohérents sans pour autant bousiller le matériel. Je l'ai toujours dit : il faut amener un bateau en état de courir au Cap Horn. Le gain se fait sur la remontée. Dans le Sud, tout le monde peu aller à peu près vite, à un ou deux noeuds d'écart. Un tour du Monde réussi, ce sont une descente et une remontée rapides ".Depuis son passage au large des Kerguelen, les températures de l'eau oscillent entre 3°C et 7°C, tandis que celle de l'intérieur du bateau stagne aux alentours de 6°C. Dans ces conditions, l'équipage est en surveillance constante de la température de l'eau car une température très basse est annonciatrice de glaces." On a en permanence un thermomètre immergé qui donne la température de l'air et celle de l'eau. D'abord parce ces températures sont un grand facteur de l'orientation des vents et de leurs comportements mais également parce que dans ces zones-là, les risques de rencontrer des glaces sont importants. Bien qu'en réalité, il n'y ait pas véritablement de loi. Un jour j'ai vu de la glace à 7°C par 42° Nord. Lorsque l'on commence à voir l'eau à 0°C, 2°C ou -2°C, il faut faire très attention : les peu de morceaux de glace qui nous atteignent n'ont pas pu fondre. C'est ça le problème.L'idéal est de rester toujours dans des eaux à 7°C, mais ce n'est pas toujours possible. Cette convergence Antarctique, telle qu'elle est là, ne nous le permet pas ".

" Un coup d'oeil au radar toutes les 10 minutes, soit à peu près tous les 12 milles. À cette distance, on peut voir un iceberg de la taille d'un immeuble, commencer à repérer un " spot". Bien évidemment, il y a des moments où les visibilités sont nulles. Mais nous avons un bon radar. Dans cette partie du monde, l'eau est très froide, elle n'est pas brassée. Quand elle est à 4°C, il faut commencer à faire attention.Les gars de la mission polaire installés en territoire des Terres Australes et Antarctique françaises, m'ont appris que l'été avait beaucoup de mal à s'installer cette année. Par conséquent, il y a eu assez peu de glaces dérivantes. Ils ont ajouté que cette partie du monde n'avait pas l'air de s'être réchauffée l'an passé, au contraire même ".

Dans ces parages, l'équipage dispose également de lunettes de vision nocturne spéciales développées par Fujinon, et qui sont utilisées de nuit par le quart de veille. Il reste que seule la concentration des hommes reste le dernier rempart contre une mauvaise rencontre. Remonté au nord du 50S, Geronimo rallonge sa route, mais réduit son risque de collision tout en restant bien placé par rapport à la dépression.

Voilà le quotidien sur ces mers magnifiques mais dangereuses.





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On commence à "sentir" le grand sud !


C'est vraiment le ressenti à bord de Géronimo où la réflexion et la concentration sont maîtres à bord.
Une étude précise des conditions météo afin de tracer la route la plus courte mais aussi la plus intéressante en terme de vent, une attention de tous les instants sur un océan qui ne pardonne pas la moindre erreur, mais aussi des émotions fortes face à la beauté du spectacle : voilà les ingrédients d'un Jules Verne !


31/01/2003 :

Toujours le même enthousiasme dans les propos d'Olivier :
" On commence à avoir les vraies couleurs du Sud, cet espèce de bleu qu'on ne voit nulle part ailleurs. C'est extraordinaire ! Le baromètre est bien tombé, la température est de 5°C ".

Malgré tout un système de dépressions très Nord, Geronimo a pu enfin descendre en latitude, aidé par l'activité d'une dépression tropicale qui a apporté des vents de Nord soutenus. A présent calé, le trimaran est en train de longer l'archipel Crozet, possession française administrée par les Terres Australes et Antarctiques Françaises (T.A.A.F.), situé au sud de la dorsale Sud-Ouest Indienne.

Olivier voit son choix de route s'affiner un peu plus : "Maintenant nous allons faire une route qui va nous emmener vers 50° de latitude Sud. Si les conditions météo tiennent, ce qui à l'air d'être le cas, nous allons pouvoir accrocher 50° Sud et vraisemblablement passer au Sud des Kerguelen. Ici, tout se passe avec une rapidité incroyable. Dans la matinée, j'ai eu des rotations de vent très importantes. En moins d'1/4 d'heure la rotation du vent avait été de près de 50 degrés, accompagnée d'un grain de 45 noeuds, puis une molle avec 18/20 noeuds".

Le moral est toujours présent, d'autant que les conditions météo laissent augurer une route plus courte : le vent est très variable en force et en direction. Un temps à grains qui demande pas mal de manoeuvres à l'équipage depuis hier, mais qui permet cependant à Geronimo de pouvoir plonger dans le Sud.
" C'est agréable de pouvoir descendre, ce que nous ne pouvions pas faire auparavant à cause des dépressions. C'était pénible car ça rallonge la route considérablement. Faire des routes à latitude 40° n'est pas rentable alors que si on peut accrocher un bon Sud maintenant, entre 49° et 50°, même un peu plus, les routes seront plus courtes et c'est quand même le but de l'opération ! ".


Le trimaran entre dans un système un peu plus régulier. Moins de changements en force et en direction, ce qui permettra à l'équipage de récupérer un peu.

Aussi, le capitaine était plutôt confiant lors de la vacation :
" Dans les prochaines heures, on va pouvoir descendre vers 70° Est et 50° Sud ce qui nous permettrait de passer sur le plateau Sud des îles Kerguelen. Je pense que la route est raisonnable. Aligner 50° de latitude Sud et descendre est intéressant, depuis le temps qu'on se traîne dans le Nord ! "





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