Le
trimaran "Sport-Elec"
(Photo Plisson - Site
"Autour-du-monde.com") |
Dessiné
par Marc Van Peteghem et Vincent Lauriot-Prévot (architectes du
"Pierre Ier"de Florence Arthaud, du "Primagaz"
deLaurent Bourgnon, du célèbre "Hydroptère" d'Eric Tabarly),
le trimaran "Sport-Elec" était, en 1997, le plus
grand multicoque de compétition au monde. |
L'histoire de "Sport-Elec" débute
par la construction de "Poulain" qui sera régulièrement
transformé, et qui portera successivement les noms de "Charal",
"Lyonnaise des eaux-Dumez" et "Sport-Elec".
Olivier de Kersauson fit construire "Poulain"
en 1986 avec lequel il disputa de nombreuses courses : Route du Rhum (abandon),
Open UAP (2e), La Baule-Dakar (4e) et s'attaqua
au Record du Tour du monde en solitaire et en multicoque ("Un
autre regard").
"Poulain"
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Longueur : 23 m, largeur : 16,20 m, voilure
: 295 m²
Hauteur du mât : 32 m, poids : 12 t |
En 1992, pour
s'attaquer au Trophée Jules Verne, il fit construire "Charal",
ne conservant de l'ancien bateau que les bras de liaisons, le doghouse
et une petite partie des extrémités de la coque centrale. Cette tentative
prendra fin sur collision avec un growler.
"Charal"
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Longueur : 27 m, largeur : 16,35 m, voilure
: 340 m²
Hauteur du mât : 32 m, poids : 16 t |
Le trimaran ne cesse d'évoluer, devenant de plus en plus performant. Modification
des flotteurs en 1993, nouveau mât en 1994, nouveau gréement dormant en
1994.
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"Lyonnaise des eaux-Dumez"
Longueur
: 27 m, largeur : 16,35 m, voilure : 340 m²
Hauteur du mât : 33 m, poids : 14,5 t
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(Photo
Plisson - Site "Autour-du-monde.com")
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Puis
en 1996, dernières modifications pour se lancer à la conquête du
Jules Verne : nouveaux gréements dormant et courant, nouvelles voiles.
"Sport-Elec"
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Longueur : 27,30 m, largeur : 16,35 m, voilure
: 340 m²
Hauteur du mât : 33 m, poids : 14 t |
(Photo Plisson - Site "Autour-du-monde.com")
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Le Trophée Jules Verne
Ce nouveau défi maritime, inspiré du roman du «
Tour du Monde en 80 jours » de Jules Verne paru en 1873, est une idée
qui a trotté dans la tête de plusieurs marins habités par des rêves de
tour du monde. Mais il est véritablement né dans l'imagination fertile
du Quimpérois Yves Le Cornec qui fut le skipper du "Télégramme de
Brest" dans la Route du Rhum 1982.
C'est en 1990
que plusieurs navigateurs ont défini les règles du jeu de cette épreuve
se rattachant à une histoire littéraire, la barre symbolique des 80 jours
permettant une intéressante accroche médiatique.
C'est en octobre 92 que les règles de ce Trophée avaient été officiellement
présentées, dans les salons du Yacht Club de France, par les membres de
l'association sous la présidence de Jack Lang, Ministre de la Culture.
Pour éviter une récupération mercantile et conserver à ce Trophée une
certaine éthique, les marins à l'origine de l'association avaient dédaigné
une offre mirobolante du PMU qui proposait de verser un million d'écus
(7 millions de francs) au premier équipage réussissant à descendre sous
la barre mythique des 80 jours.
Aujourd'hui, quatre équipages ont réussi cette performance. Ces marins
intrépides n'ont pas pour autant fait fortune.
En récompense de cette navigation
à haut risque, Bruno Peyron avait été le premier à recevoir le Trophée
Jules Verne, une oeuvre de l'artiste américain Thomas Shannon.
Le 31 janvier 1993, les catamarans "ENZA New
Zealand" de Peter Blake et Robin Knox-Johnston et "Commodore
Explorer" de Bruno Peyron sont les premiers à s'élancer à la conquête
du Trophée. "ENZA New Zealand" abandonne sur avarie, le 26 février,
dans l'Océan Indien.
Le 20 avril 1993, Bruno Peyron, à la tête de son équipe, boucle un tour
du monde légendaire en 79 jours, 6 heures, 15 minutes et 56 secondes et
devient ainsi le premier détenteur du Trophée Jules Verne.
Celui-ci lui a été officiellement remis le 3 décembre 1993, au cours d'une
cérémonie dans le cadre du Salon Nautique, par Alfred Paquement, délégué
aux Arts Plastiques, et Florence Arthaud.
Il l'avait ensuite cédé à Peter Blake. Le 16 janvier
1994, Peter Blake et Robin Knox-Johnston, skippers du catamaran "ENZA
New Zealand", sont repartis pour une nouvelle tentative. Le 1er
avril 1994, les 8 hommes bouclaient "leur" Tour du monde en
74 jours, 22 heures, 17 minutes et 22 secondes, remportant le Trophée
Jules Verne, et battant le record établi un an plus tôt par "Commodore
Explorer" de 4 jours, 7 heures, 58 minutes et 34 secondes.
Le Trophée Jules Verne a été remis à Peter Blake et son équipage par Bruno
Peyron, au cours d'une cérémonie au musée de la Marine de Paris, le 30
septembre 1994.
Le Trophée était ensuite parti en Nouvelle-Zélande, où il a été exposé
durant 18 mois au Musée maritime d'Auckland.
Il est revenu à Paris au mois de
mai 1996 où il a retrouvé sa place au Musée de la Marine, qui en est le
dépositaire officiel.
C'est la réplique de ce Trophée (qui mesure 3,50
m) que Sir Peter Blake a remis à Olivier de Kersauson et son équipage
quelques instants après leur arrivée, après les 71 jours 14 heures 22
minutes et 8 secondes de galère, d'efforts, d'enfer mais surtout de bonheur
intense. Ce trophée a été remis à Bruno Peyron
par Olivier en 2002, lorsque le skipper d'Orange a descendu le temps en
dessous des 65 jours.
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Le
Trophée Jules Verne est présenté au Musée de la Marine. |
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