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Les
moments forts :
1
- 2
-
3
-
4
-
5
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Deux et trois records pour Géronimo !
Equateur - Cap de Bonne Espérance
Ouessant - Cap de Bonne Espérance
Parti
le 11 janvier à 3 heures 00 minutes et 09 secondes TU,
Olivier de Kersauson et ses 10 équipiers ont battu le record
de "Ouessant Cap de Bonne-Espérance" ce
27 janvier au soir, après 16 jours 14 heures 35 minutes
et 26 secondes de mer. Geronimo passe ainsi le premier cap du
parcours du Trophée Jules Verne avec 2 jours 4 heures
et 5 minutes davance sur le catamaran Orange de Bruno
Peyron.
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Le trimaran réalise du même coup les meilleurs chronos
jamais enregistrés entre la Manche, léquateur
et la pointe de lAfrique. Génial, non ?
Equateur/Cap Bonne Espérance
: 10j
03h 09mn,
Olivier améliore son propre record
( 10j 13h
27mn).
Ouessant/Cap
Bonne Espérance : 16j
14h 35mn contre
18j 18h 40mn pour
Peyron.
Olivier
avait déjà l'avantage (acquis en 1997 sur "Sport-Elec"
en 10j
13H 27mn contre 10j
20H 40mn pour Peyron ) soit 6H et 13 mn de moins que Bruno
Peyron sur "Orange". Il avait en effet connu de bonnes
conditions météo, tandis qu'Orange a du composer avec
un anticyclone de ste Hélène étendu. Ceci l'a
obligé à le contourner par l'ouest, sous les côtes
brésiliennes et donc une route allongée. Puis à
l'approche des 40èmes, plutôt que de plonger dans le
grand sud, Peyron recherche la préservation du bateau, la
vitesse et tente le chrono intermédiaire en faisant cap vers
la pointe de l'afrique.
Inutile de préciser que le moral des troupes est au beau
fixe, et que c'est sûrement le meilleur remède pour
oublier la fatigue due aux nombreuses manoeuvres ! D'autant que
l'équipage va entrer dans une phase des plus difficiles du
record : affronter l'océan Indien !
Aussi, le capitaine était plutôt heureux lors de la
vacation :
«
Ça fait plaisir ! Sur la première partie du parcours,
on a réussi à tirer notre épingle du jeu. Ce
nétait pas évident, la descente nétait
pas facile. De plus, pour détourner lanticyclone, nous
avons quand même été arrêté une
douzaine dheures à cause dune molle. Il ny
avait pas dautres cheminements possibles. Cest donc
la preuve que le bateau marche bien. Nous sommes contents. Les temps
de référence ne sont pas absolus, mais comme le sport
est toujours relatif, cest une belle relativité ! »
Il aime aussi rappeler que le plus dur reste à faire : «
On a des systèmes complètement pourris qui nous arrivent
dessus, et par conséquent beaucoup de mal à faire
du gain sud rentable. Le Sud est obstrué par des dépressions
très nord. Impossible de faire la belle glissade qui nous
permettrait de plonger pour aller s aligner sur la latitude
sud Kerguelen et rouler. Le passage a lair bien tordu sur
au moins 1500 milles. Nous ne sommes pas dans le schéma et
dans ces zones-là je naime pas les anomalies météorologiques
parce quen général, elles ne sont pas porteuses
de bonnes choses ».
et
d'ajouter :
"Le bateau est impeccable. Il fait lobjet dune
surveillance très forte parce que lon sait très
bien que le tour est long et quun trimaran comme Geronimo,
il faut lui faire subir un certain stress mais pas trop. Il y a
toujours cette espèce de torture entre lenvie daller
plus vite et la nécessité déconomiser
le matériel pour avoir un bateau en état de courir
quand on arrive au cap Horn. Psychologiquement cest assez
frustrant parce quil y a des moments où lon voudrait
libérer les chevaux à tout prix et puis dautres
où lon sait quà chaque fois que lon
se met à taper fort et quon rentre dedans, le matériel
prend un coup."
Ce dilemne va aussi se poser pour Ellen Mac
Arthur et ses équipiers, qui n'auront pas d'autre choix que
de tirer à fond sur leur monture s'ils veulent battre le
record actuel. Elle sait qu'elle devra forcément mener le
bateau d'une manière beaucoup moins "douce" que
ne l'avait fait Bruno Peyron.
Olivier
analyse plus précisemment cette première partie :
"Il y a donc cette gestion qui nest pas simple, que nous
navons pas trop eu à faire sur la descente parce que
celle-ci était harmonieuse, délicieuse sur le plan
météorologique et assez marrante en plus. Les moments
forts : les passages de lEquateur et du Pot au Noir, relativement
court et dont nous sommes sortis vite parce que Geronimo marche
très bien dans les petits airs. Ensuite, on a eu une descente
relativement souple. Maintenant on arrive dans des systèmes
beaucoup plus chaotiques et brutaux. Il va falloir rester souples
nous aussi. Dans quelques heures, on se prend un coup de vent. Entre
45 et 50 noeuds, et même certainement plus. Cependant ce nest
pas cette force de vent qui nous inquiète, mais plutôt
les mers dégueulasses que le vent lève dans ce coin.
Depuis ce matin, nous avons une mer complètement incohérente,
par le travers, hachée, brisant assez haut alors que nous
avons des vents qui ne dépassent pas 30 noeuds. Il ny
a pas péril en la demeure
Dans ces mers-là,
lorsquon va vite, les bateaux prennent des chocs et cest
ce que nous essayons déviter. Je pense quaujourdhui
nous avons tourné très raisonnablement, à une
bonne vingtaine de noeuds même dans les pires moments. Pour
bien se placer sur le Trophée Jules Verne, il ne faut jamais
être en dessous des 20 noeuds, cest la règle
numéro un ».
Si
Geronimo fait son baptême du feu dans le Grand Sud, il en
est de même pour 7 des hommes déquipage et le
skipper n'oublie jamais de les citer : « Cest un
équipage qui a navigué et dont beaucoup ont dû
travailler jeunes parce quils navaient pas automatiquement
des parents qui leur permettaient de faire « coureur amateur
» avant de faire « coureur avec succès ».
En fait, ce sont des gars qui ont été embarqués
sur des bateaux depuis très longtemps. Certains ont commandé
des bateaux de charter. Cest un équipage qui à
une expérience des gros bateaux et qui possède de
vraies valeurs maritimes. Pour ce qui est de se mettre à
la course, ils en avaient tous fait à une époque et
je crois que cest quelque chose que lon reprend vite.
Je suis content de léquipage que jai et jen
suis fier. Ça tourne bien. Lensemble des manoeuvres
se passe en un temps record. Cest sûr que lorsque lon
a sur le pont des gars habitués à remonter des fils
de chalutiers, ils savent où mettre leurs doigts lorsque
les winches tournent. Ca se passe avec beaucoup de rapidité
sans avoir à parler ni être vigilant. Je suis vraiment
content. De plus, on samuse bien : léquipage
est enthousiaste, content dêtre là, du bateau,
content de descendre, darriver dans ces mers-là. Cest
un plaisir de voir des gens qui ne sont pas blasés et vraiment
contents de faire ce que lon fait. Cet état d esprit
est formidable, tout comme ce goût dy aller, de manoeuvrer,
de barrer et de faire du bateau. On fait bien marcher le bateau
en même temps quon le préserve dans un état
desprit très rigoureux. Jai commandé pas
mal de bateaux de course. Je nai pas eu une faute de manoeuvre
depuis le départ. Cest dire à quel point la
concentration est forte. Je pense que cest une énorme
qualité pour un équipage. Il est important dêtre
concentré pour que jamais un winch ne démarre pas
au moment où il doit démarrer, un bout reste coincé
ou une voile ne monte pas
Cest également un signe
de respect, dengagement auprès du bateau et du programme.
Je suis fier de ça." Geronimo navigue dans les mers
Australes. Pour linstant, les hommes de Géronimo nont
vu quun albatros, « pas envoyé par le syndicat
dinitiative, parce que trop maigrichon ». Bientôt
les belles lumières et la vraie magie du sud : toutes ses
difficultés aussi, mais c'est justement ça sa magie
!
30
janvier :
Suivons avec attention la progression dans les prochaines heures.
Olivier va devoir composer avec des manoeuvres en série pour
retrouver des vents stables et porteurs qui laissent glisser Géronimo
! Toujours au coeur d'un système instable et une mer
difficile, des rafales sporadiques, sous grains, à plus de
45-50 noeuds. Une situation qui laisse peu de répit à
l'équipage contraint de reprendre deux ris, affaler le gennaker
et renvoyer la trinquette à chaque passage de grain.En restant
relativement nord, le trimaran devrait toucher plus rapidement la
bascule. En effet, après avoir subi dans la nuit le plus
fort de la dépression, le vent devrait d'abord mollir un
peu, puis reprendre des tours au Sud-Ouest.
Ce matin, à 6 heures 48 minutes et
49 secondes TU ( 7h 48m 49s heure locale), Kingfisher II a franchi
la ligne de départ du Jules Verne et emboîte donc le
pas de Geronimo. Olivier de Kersauson, président de l'Association
" Tour du Monde en 80 jours " a transmis un message à
Ellen MacArthur et ses équipiers : "Bienvenue
dans la belle réalité du Trophée Jules Verne.Bonne
chance et bon vent à vous tous !Très amicalement."
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Les 40èmes rugissants !
"Géronimo"
devrait franchir en soirée la latitude de 40° sud marquant
son entrée dans les quarantièmes rugissants. C'est
avec près de 30 nuds de vent de N-NO que Geronimo filait
vers Cap Town, à 23 nuds de moyenne depuis le début
de la journée.
Le prochain point de comparaison en temps, le cap de Bonne-Espérance,
était distant de moins de 1500 milles, cet après -
midi !
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Difficile de ne pas vous proposer dans l'intégralité
les paroles d'Olivier avant son entrée dans le Grand Sud
pour la 7ème fois !
"
On est aujourd'hui dedans, le vent et la mer sont arrivés,
nous sommes rentrés dans ce monde extraordinaire et avant
de franchir la porte invisible de Cape Town, on sent que c'est le
Sud puissant, impressionnant, beau et fort en même temps.
C'est toujours un peu émouvant de franchir cette latitude
des quarantièmes rugissants car on rentre dans un monde différent,
brutal, violent dans lequel nous vivons à la fois des périodes
de glisse magnifiques et des situations de stress fortes car la
mer est difficile à dompter et parfois dangereuse. Entrer
dans ces mers du sud n'est pas innocent et a été bien
vécu par l'ensemble de l'équipage de Geronimo. Nous
y sommes, c'est maintenant parti pour plusieurs semaines autour
de l'Antarctique. La présence autour de Geronimo des premiers
albatros signale la proximité des vents du Sud. Des dépressions
partent du Pôle Sud et soufflent sur une mer que rien n'arrête.
L'océan tourne en permanence, aucune côte ne vient
troubler son ballet incessant. Il a même trouvé le
moyen de se faufiler par une sortie au cap Horn. C'est un privilège
de naviguer dans cette immensité d'une beauté, d'une
majesté incroyable. À la vue de ce spectacle, ma passion
est intacte car je ne connais pas un seul toréador qui n'ouvre
pas l'il quand le taureau rentre dans l'arène. C'est
fantastique de déchiffrer ce milieu maritime et météorologique.
Il faudrait avoir fait mille tours du monde pour commencer à
avoir un début de savoir. Je me souviens, il y a maintenant
trente ans quand, pour la première, on est rentré
avec Pen-Duick VI " là-dedans ", Eric Tabarly avait
construit un bouclier protecteur sur la jupe du bateau car à
l'époque nous ne savions pas. Pour seule référence,
nous n'avions que les récits des cap-horniers et aucune expérience
de yacht dans ces zones-là. Puis vint le temps des tours
du monde en multicoques et en solitaire avec Alain Colas, Philippe
Monnet et moi puis la succession des Trophées Jules-Verne
en équipage. En trente ans, nous avons vécu des pages
de la course au large très belles. Des pages d'audace, de
courage et de vraies aventures. Aujourd'hui, notre discipline est
devenu une régate pointue sur des bateaux à la technologie
sophistiquée. Devant moi sur la table à cartes, il
me suffit aujourd'hui d'actionner la touche d'un ordinateur pour
voir apparaître des champs de vents alors que par le passé,
nous naviguions uniquement avec un sextant et une carte. Et pourtant
rien n'a changé car l'extérieur, ce monde dans lequel
nous pénétrons aujourd'hui est resté inchangé.
Il est d'une beauté incroyable, mais aussi par moments on
a l'impression que cette nature se met en colère, devient
hostile et nous fait comprendre qu'il faut partir
"
Alors
Bon Vent !
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Sortie du pot au noir sans trop de perte de temps pour Géronimo.
Le grand sud au programme !
"Géronimo"
a passé le fameux pot au noir dans des conditions plutôt
favorables puisqu'il n'aura été ralenti que 24 heures.
Les heures passées par le skipper sur les cartes météo
auront fini par payer ! Le bateau a été positionné
au mieux pour aborder cette zone, qui laissait un mauvais souvenir
si on se réfère aux difficultés enregistrées
l'année passée.
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C'est
formidable de voir la vitesse moyenne établie par Géronimo,
même dans ces zones délicates !
20/01/03
:Juste après avoir le fameux Pot au Noir, c'est à
un autre piège météo que Geronimo est confronté.
Olivier de Kersauson annonçait un passage étroit pour
descendre vers le Sud. "Ce n'est pas l'autoroute. Nous allons
devoir partir très à l'Ouest pour contourner l'énorme
anticyclone qui barre l'Atlantique. Il nous faudra probablement
faire 1000 à 1200 milles de plus que la route directe pour
contourner les calmes." C'est en effet le long des côtes
brésiliennes que le trimaran géant poursuit sa descente
vers le Cap de Bonne Espérance. Au large de Bahia, lancé
à plus de 20 nuds, Geronimo continue son chemin au
large des côtes argentines.
Les vents varient en force de 14 à 26 nuds, sous une
chaleur écrasante, Geronimo poursuit sa route à 21,29
de moyenne, laissant dans son sillage 254 milles lors des dernières
12 heures. "Les changements de voile sont relativement nombreux.
Pour autant, il faut bien réfléchir avant de les faire
; ça prend du temps et ça fait perdre de la vitesse.
Jusqu'à 25 nuds, bien réglé Geronimo
avance à la même vitesse que le vent. Les prévisions
que nous avons sont à 5 nuds près. Ce n'est
pas la faute des météorologues, mais je pense qu'il
n'y a pas d'outils correspondants aux performances de Geronimo."
Geronimo poursuit sa descente de l'Atlantique sud. Après
une route très à l'Ouest, le trimaran avale 495 milles
à plus de 20 nuds de moyenne et entame une large courbe
vers le Sud-Est, afin de se stabiliser au mieux dans l'Alizé
de l'anticyclone de Sainte-Hélène et réussir
à en faire le tour sans tomber dans les calmes qui entourent
le centre de celui-ci.
12e
jour de mer : le trimaran a été rattrapé
par un autre anticyclone qui devrait le ralentir durant une dizaine
d'heures. La moyenne sur les 12 dernières heures fléchissant
à 14,63 nuds.
Check-up complet au programme pour être prêt pour le
grand sud qui s'annonce : les températures commencent à
fraîchir.
24/01/03 : Après une journée passée
à traverser une zone anticyclonique, Geronimo reprend de
la vitesse, évolue de nouveau à plus de 20 nuds
et frémit sous les premiers signes du Sud.
"On va changer de monde, on entre dans le grand Sud et ce
n'est pas innocent. Tout nous le dit, les symptômes annonciateurs
sont là, la lumière, les animaux (nous avons vu notre
premier albatros) et surtout la mer. Elle a déjà un
autre rythme, on sent la houle qui arrive du sud, qui gonfle. La
lumière est sublime, la température baisse. Hier c'était
l'Eté et voilà le Printemps. Le vent commence à
rentrer, on est prêt. Pour l'instant nous avons 20/25 nuds
de vent, mais au fil des heures, ça va monter, 30, 35 nuds
" constate Olivier de Kersauson qui navigue pour la 7ème
fois autour du monde .
Malgré les dernières heures de calmes, durant lesquelles
Geronimo a encore montré ses aptitudes dans les petits airs,
le trimaran géant est à présent à la
hauteur de l'île Tristan Da cunha, située à
mi-chemin entre les continents africain et américain. "
Pour avancer dans ces conditions molles, il a fallu se donner
du mal, être attentif, manuvrer beaucoup. Chaque mille
gagné pour sortir du trou était rentable. Mais c'était
fatigant et stressant".
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