Olivier de Kersauson

 

Un nouveau trimaran géant : "Géronimo"
Objectif : Le Trophée Jules Verne et bien d'autres records !


Index pages Olivier
Portrait
Equipage TJV 1997
Le Trophée Jules Verne
Evolution du trimaran "Sport-Elec"
Records établis

Projet Géronimo
Baptême
Premiers bords
Visite de Géronimo : L'album photo
3 Hommes pour un projet fabuleux
Equipage de Géronimo
Le départ
Comparaison des routes Orange/Sport-Elec
 


Retrouvez des nouvelles d'Olivier et de ses équipiers tout au long de ce fabuleux parcours maritime.

Un point sur la progression de Géronimo vous sera proposé chaque fin de semaine sur cette page. Cette fréquence me permettra de vous présenter les grands moments que va vivre l'équipage de Géronimo.

 
Coup d'oeil sur les Cartes "Position de Géronimo"

Cartes "Position"
clic !

Les temps de référence
  Les moments forts de ce Trophée Jules Verne :
 
Sortie du pot au noir et descente vers le grand sud
Entrée dans le grand sud, les 40èmes: 26/01/2003
2e record pour Géronimo : Equateur-Bonne Espérance : 27/01/2003
3e record pour Géronimo : Ouessant-Bonne Espérance : 27/01/2003
 

Les moments forts : 1 - 2 - 3 - 4 - 5
 

 

Deux et trois records pour Géronimo !
Equateur - Cap de Bonne Espérance
Ouessant - Cap de Bonne Espérance

Parti le 11 janvier à 3 heures 00 minutes et 09 secondes TU,
Olivier de Kersauson et ses 10 équipiers ont battu le record de "Ouessant – Cap de Bonne-Espérance" ce 27 janvier au soir, après 16 jours 14 heures 35 minutes et 26 secondes de mer. Geronimo passe ainsi le premier cap du parcours du Trophée Jules Verne avec 2 jours 4 heures et 5 minutes d’avance sur le catamaran Orange de Bruno Peyron.


Le trimaran réalise du même coup les meilleurs chronos jamais enregistrés entre la Manche, l’équateur et la pointe de l’Afrique. Génial, non ?

Equateur/Cap Bonne Espérance : 10j 03h 09mn, Olivier améliore son propre record ( 10j 13h 27mn).
Ouessant/Cap Bonne Espérance : 16j 14h 35mn contre 18j 18h 40mn pour Peyron.

Olivier avait déjà l'avantage (acquis en 1997 sur "Sport-Elec" en 10j 13H 27mn contre 10j 20H 40mn pour Peyron ) soit 6H et 13 mn de moins que Bruno Peyron sur "Orange". Il avait en effet connu de bonnes conditions météo, tandis qu'Orange a du composer avec un anticyclone de ste Hélène étendu. Ceci l'a obligé à le contourner par l'ouest, sous les côtes brésiliennes et donc une route allongée. Puis à l'approche des 40èmes, plutôt que de plonger dans le grand sud, Peyron recherche la préservation du bateau, la vitesse et tente le chrono intermédiaire en faisant cap vers la pointe de l'afrique.

Inutile de préciser que le moral des troupes est au beau fixe, et que c'est sûrement le meilleur remède pour oublier la fatigue due aux nombreuses manoeuvres ! D'autant que l'équipage va entrer dans une phase des plus difficiles du record : affronter l'océan Indien !

Aussi, le capitaine était plutôt heureux lors de la vacation :

« Ça fait plaisir ! Sur la première partie du parcours, on a réussi à tirer notre épingle du jeu. Ce n’était pas évident, la descente n’était pas facile. De plus, pour détourner l’anticyclone, nous avons quand même été arrêté une douzaine d’heures à cause d’une molle. Il n’y avait pas d’autres cheminements possibles. C’est donc la preuve que le bateau marche bien. Nous sommes contents. Les temps de référence ne sont pas absolus, mais comme le sport est toujours relatif, c’est une belle relativité ! »

Il aime aussi rappeler que le plus dur reste à faire : « On a des systèmes complètement pourris qui nous arrivent dessus, et par conséquent beaucoup de mal à faire du gain sud rentable. Le Sud est obstrué par des dépressions très nord. Impossible de faire la belle glissade qui nous permettrait de plonger pour aller s ‘aligner sur la latitude sud Kerguelen et rouler. Le passage a l’air bien tordu sur au moins 1500 milles. Nous ne sommes pas dans le schéma et dans ces zones-là je n’aime pas les anomalies météorologiques parce qu’en général, elles ne sont pas porteuses de bonnes choses ».

et d'ajouter :
"Le bateau est impeccable. Il fait l’objet d’une surveillance très forte parce que l’on sait très bien que le tour est long et qu’un trimaran comme Geronimo, il faut lui faire subir un certain stress mais pas trop. Il y a toujours cette espèce de torture entre l’envie d’aller plus vite et la nécessité d’économiser le matériel pour avoir un bateau en état de courir quand on arrive au cap Horn. Psychologiquement c’est assez frustrant parce qu’il y a des moments où l’on voudrait libérer les chevaux à tout prix et puis d’autres où l’on sait qu’à chaque fois que l’on se met à taper fort et qu’on rentre dedans, le matériel prend un coup."
Ce dilemne va aussi se poser pour Ellen Mac Arthur et ses équipiers, qui n'auront pas d'autre choix que de tirer à fond sur leur monture s'ils veulent battre le record actuel. Elle sait qu'elle devra forcément mener le bateau d'une manière beaucoup moins "douce" que ne l'avait fait Bruno Peyron.

Olivier analyse plus précisemment cette première partie :
"Il y a donc cette gestion qui n’est pas simple, que nous n’avons pas trop eu à faire sur la descente parce que celle-ci était harmonieuse, délicieuse sur le plan météorologique et assez marrante en plus. Les moments forts : les passages de l’Equateur et du Pot au Noir, relativement court et dont nous sommes sortis vite parce que Geronimo marche très bien dans les petits airs. Ensuite, on a eu une descente relativement souple. Maintenant on arrive dans des systèmes beaucoup plus chaotiques et brutaux. Il va falloir rester souples nous aussi. Dans quelques heures, on se prend un coup de vent. Entre 45 et 50 noeuds, et même certainement plus. Cependant ce n’est pas cette force de vent qui nous inquiète, mais plutôt les mers dégueulasses que le vent lève dans ce coin. Depuis ce matin, nous avons une mer complètement incohérente, par le travers, hachée, brisant assez haut alors que nous avons des vents qui ne dépassent pas 30 noeuds. Il n’y a pas péril en la demeure… Dans ces mers-là, lorsqu’on va vite, les bateaux prennent des chocs et c’est ce que nous essayons d’éviter. Je pense qu’aujourd’hui nous avons tourné très raisonnablement, à une bonne vingtaine de noeuds même dans les pires moments. Pour bien se placer sur le Trophée Jules Verne, il ne faut jamais être en dessous des 20 noeuds, c’est la règle numéro un ».

Si Geronimo fait son baptême du feu dans le Grand Sud, il en est de même pour 7 des hommes d’équipage et le skipper n'oublie jamais de les citer : « C’est un équipage qui a navigué et dont beaucoup ont dû travailler jeunes parce qu’ils n’avaient pas automatiquement des parents qui leur permettaient de faire « coureur amateur » avant de faire « coureur avec succès ». En fait, ce sont des gars qui ont été embarqués sur des bateaux depuis très longtemps. Certains ont commandé des bateaux de charter. C’est un équipage qui à une expérience des gros bateaux et qui possède de vraies valeurs maritimes. Pour ce qui est de se mettre à la course, ils en avaient tous fait à une époque et je crois que c’est quelque chose que l’on reprend vite. Je suis content de l’équipage que j’ai et j’en suis fier. Ça tourne bien. L’ensemble des manoeuvres se passe en un temps record. C’est sûr que lorsque l’on a sur le pont des gars habitués à remonter des fils de chalutiers, ils savent où mettre leurs doigts lorsque les winches tournent. Ca se passe avec beaucoup de rapidité sans avoir à parler ni être vigilant. Je suis vraiment content. De plus, on s’amuse bien : l’équipage est enthousiaste, content d’être là, du bateau, content de descendre, d’arriver dans ces mers-là. C’est un plaisir de voir des gens qui ne sont pas blasés et vraiment contents de faire ce que l’on fait. Cet état d ‘esprit est formidable, tout comme ce goût d’y aller, de manoeuvrer, de barrer et de faire du bateau. On fait bien marcher le bateau en même temps qu’on le préserve dans un état d’esprit très rigoureux. J’ai commandé pas mal de bateaux de course. Je n’ai pas eu une faute de manoeuvre depuis le départ. C’est dire à quel point la concentration est forte. Je pense que c’est une énorme qualité pour un équipage. Il est important d’être concentré pour que jamais un winch ne démarre pas au moment où il doit démarrer, un bout reste coincé ou une voile ne monte pas… C’est également un signe de respect, d’engagement auprès du bateau et du programme. Je suis fier de ça." Geronimo navigue dans les mers Australes. Pour l’instant, les hommes de Géronimo n’ont vu qu’un albatros, « pas envoyé par le syndicat d’initiative, parce que trop maigrichon ». Bientôt les belles lumières et la vraie magie du sud : toutes ses difficultés aussi, mais c'est justement ça sa magie !

30 janvier :

Suivons avec attention la progression dans les prochaines heures. Olivier va devoir composer avec des manoeuvres en série pour retrouver des vents stables et porteurs qui laissent glisser Géronimo !
Toujours au coeur d'un système instable et une mer difficile, des rafales sporadiques, sous grains, à plus de 45-50 noeuds. Une situation qui laisse peu de répit à l'équipage contraint de reprendre deux ris, affaler le gennaker et renvoyer la trinquette à chaque passage de grain.En restant relativement nord, le trimaran devrait toucher plus rapidement la bascule. En effet, après avoir subi dans la nuit le plus fort de la dépression, le vent devrait d'abord mollir un peu, puis reprendre des tours au Sud-Ouest.
Ce matin, à 6 heures 48 minutes et 49 secondes TU ( 7h 48m 49s heure locale), Kingfisher II a franchi la ligne de départ du Jules Verne et emboîte donc le pas de Geronimo. Olivier de Kersauson, président de l'Association " Tour du Monde en 80 jours " a transmis un message à Ellen MacArthur et ses équipiers : "Bienvenue dans la belle réalité du Trophée Jules Verne.Bonne chance et bon vent à vous tous !Très amicalement."



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Les 40èmes rugissants !

"Géronimo" devrait franchir en soirée la latitude de 40° sud marquant son entrée dans les quarantièmes rugissants. C'est avec près de 30 nœuds de vent de N-NO que Geronimo filait vers Cap Town, à 23 nœuds de moyenne depuis le début de la journée.
Le prochain point de comparaison en temps, le cap de Bonne-Espérance, était distant de moins de 1500 milles, cet après - midi !


Difficile de ne pas vous proposer dans l'intégralité les paroles d'Olivier avant son entrée dans le Grand Sud pour la 7ème fois !

" On est aujourd'hui dedans, le vent et la mer sont arrivés, nous sommes rentrés dans ce monde extraordinaire et avant de franchir la porte invisible de Cape Town, on sent que c'est le Sud puissant, impressionnant, beau et fort en même temps. C'est toujours un peu émouvant de franchir cette latitude des quarantièmes rugissants car on rentre dans un monde différent, brutal, violent dans lequel nous vivons à la fois des périodes de glisse magnifiques et des situations de stress fortes car la mer est difficile à dompter et parfois dangereuse. Entrer dans ces mers du sud n'est pas innocent et a été bien vécu par l'ensemble de l'équipage de Geronimo. Nous y sommes, c'est maintenant parti pour plusieurs semaines autour de l'Antarctique. La présence autour de Geronimo des premiers albatros signale la proximité des vents du Sud. Des dépressions partent du Pôle Sud et soufflent sur une mer que rien n'arrête. L'océan tourne en permanence, aucune côte ne vient troubler son ballet incessant. Il a même trouvé le moyen de se faufiler par une sortie au cap Horn. C'est un privilège de naviguer dans cette immensité d'une beauté, d'une majesté incroyable. À la vue de ce spectacle, ma passion est intacte car je ne connais pas un seul toréador qui n'ouvre pas l'œil quand le taureau rentre dans l'arène. C'est fantastique de déchiffrer ce milieu maritime et météorologique. Il faudrait avoir fait mille tours du monde pour commencer à avoir un début de savoir. Je me souviens, il y a maintenant trente ans quand, pour la première, on est rentré avec Pen-Duick VI " là-dedans ", Eric Tabarly avait construit un bouclier protecteur sur la jupe du bateau car à l'époque nous ne savions pas. Pour seule référence, nous n'avions que les récits des cap-horniers et aucune expérience de yacht dans ces zones-là. Puis vint le temps des tours du monde en multicoques et en solitaire avec Alain Colas, Philippe Monnet et moi puis la succession des Trophées Jules-Verne en équipage. En trente ans, nous avons vécu des pages de la course au large très belles. Des pages d'audace, de courage et de vraies aventures. Aujourd'hui, notre discipline est devenu une régate pointue sur des bateaux à la technologie sophistiquée. Devant moi sur la table à cartes, il me suffit aujourd'hui d'actionner la touche d'un ordinateur pour voir apparaître des champs de vents alors que par le passé, nous naviguions uniquement avec un sextant et une carte. Et pourtant rien n'a changé car l'extérieur, ce monde dans lequel nous pénétrons aujourd'hui est resté inchangé. Il est d'une beauté incroyable, mais aussi par moments on a l'impression que cette nature se met en colère, devient hostile et nous fait comprendre qu'il faut partir… "

Alors Bon Vent !


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Sortie du pot au noir sans trop de perte de temps pour Géronimo.
Le grand sud au programme !

"Géronimo" a passé le fameux pot au noir dans des conditions plutôt favorables puisqu'il n'aura été ralenti que 24 heures. Les heures passées par le skipper sur les cartes météo auront fini par payer ! Le bateau a été positionné au mieux pour aborder cette zone, qui laissait un mauvais souvenir si on se réfère aux difficultés enregistrées l'année passée.

C'est formidable de voir la vitesse moyenne établie par Géronimo, même dans ces zones délicates !

20/01/03 :Juste après avoir le fameux Pot au Noir, c'est à un autre piège météo que Geronimo est confronté.
Olivier de Kersauson annonçait un passage étroit pour descendre vers le Sud. "Ce n'est pas l'autoroute. Nous allons devoir partir très à l'Ouest pour contourner l'énorme anticyclone qui barre l'Atlantique. Il nous faudra probablement faire 1000 à 1200 milles de plus que la route directe pour contourner les calmes." C'est en effet le long des côtes brésiliennes que le trimaran géant poursuit sa descente vers le Cap de Bonne Espérance. Au large de Bahia, lancé à plus de 20 nœuds, Geronimo continue son chemin au large des côtes argentines.
Les vents varient en force de 14 à 26 nœuds, sous une chaleur écrasante, Geronimo poursuit sa route à 21,29 de moyenne, laissant dans son sillage 254 milles lors des dernières 12 heures. "Les changements de voile sont relativement nombreux. Pour autant, il faut bien réfléchir avant de les faire ; ça prend du temps et ça fait perdre de la vitesse. Jusqu'à 25 nœuds, bien réglé Geronimo avance à la même vitesse que le vent. Les prévisions que nous avons sont à 5 nœuds près. Ce n'est pas la faute des météorologues, mais je pense qu'il n'y a pas d'outils correspondants aux performances de Geronimo."
Geronimo poursuit sa descente de l'Atlantique sud. Après une route très à l'Ouest, le trimaran avale 495 milles à plus de 20 nœuds de moyenne et entame une large courbe vers le Sud-Est, afin de se stabiliser au mieux dans l'Alizé de l'anticyclone de Sainte-Hélène et réussir à en faire le tour sans tomber dans les calmes qui entourent le centre de celui-ci.

12e jour de mer : le trimaran a été rattrapé par un autre anticyclone qui devrait le ralentir durant une dizaine d'heures. La moyenne sur les 12 dernières heures fléchissant à 14,63 nœuds.
Check-up complet au programme pour être prêt pour le grand sud qui s'annonce : les températures commencent à fraîchir.

24/01/03 : Après une journée passée à traverser une zone anticyclonique, Geronimo reprend de la vitesse, évolue de nouveau à plus de 20 nœuds et frémit sous les premiers signes du Sud.
"On va changer de monde, on entre dans le grand Sud et ce n'est pas innocent. Tout nous le dit, les symptômes annonciateurs sont là, la lumière, les animaux (nous avons vu notre premier albatros) et surtout la mer. Elle a déjà un autre rythme, on sent la houle qui arrive du sud, qui gonfle. La lumière est sublime, la température baisse. Hier c'était l'Eté et voilà le Printemps. Le vent commence à rentrer, on est prêt. Pour l'instant nous avons 20/25 nœuds de vent, mais au fil des heures, ça va monter, 30, 35 nœuds " constate Olivier de Kersauson qui navigue pour la 7ème fois autour du monde .
Malgré les dernières heures de calmes, durant lesquelles Geronimo a encore montré ses aptitudes dans les petits airs, le trimaran géant est à présent à la hauteur de l'île Tristan Da cunha, située à mi-chemin entre les continents africain et américain. " Pour avancer dans ces conditions molles, il a fallu se donner du mal, être attentif, manœuvrer beaucoup. Chaque mille gagné pour sortir du trou était rentable. Mais c'était fatigant et stressant".


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