Des
nouvelles en provenance de Géronimo ?
Olivier,
Yves, Didier : 3 Hommes pour un projet fabuleux
Didier
RAGOT
source Photos : site www.grandsrecords.com
et
Le télégramme de Brest
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Un
second de première qualité
Philippe Eliès- Le Télégramme
de Brest.
On
le voit rarement dans les revues nautiques spécialisées
et encore moins à la télévision. Didier Ragot
est un marin de l'ombre qui n'a nullement besoin d'être mis
en lumière pour briller. Depuis 22 ans, ce Normand fait partie,
avec Yves Pouillaude, de la garde rapprochée d'Olivier de
Kersauson. Portrait d'un second aussi discret que talentueux.
«
Je suis un Normand (NDRL : il est né le 9 février
1952 à Bernay, dans l'Eure) qui a épousé la
Bretagne », dit-il. Avant dêtre domicilié
à quelques encablures du port du Moulin-Blanc à Brest,
très exactement dans la Presqu'île de Plougastel (Finistère),
où il vit aujourdhui avec sa femme et ses trois enfants,
l'homme a beaucoup bourlingué. Flash-back.
Une
partie de pêche inoubliable
Son amour pour
la grande bleue ne date pas d'hier. De ses 11 ans très précisément.
« J'étais en vacances avec mes parents du côté
de Royan. Un beau jour, ils ont effectué une sortie en mer
pour pêcher. Quand ils sont revenus, je leur ai fait la gueule
pendant quatre jours parce qu'ils ne m'avaient pas emmené
avec eux. Finalement, ils ont accepté que j'aille sur ce
bateau de pêche pendant une journée et une nuit, mais
accompagné d'un cousin plus âgé. Ce fut le déclic,
c'est là que je suis tombé amoureux de la mer. J'étais
tellement fier d'avoir réussi à pêcher des poissons
plus gros que moi ! Là, je me suis dit : « Didier,
tu seras marin » » . Depuis, cette attirance pour la
mer ne la jamais quittée. « C'est comme un aimant,
je me sens attiré ». Rapidement, il commence à
régater sur les bateaux de ses amis à l'occasion de
courses, comme « Cowes - Dinard ».
Dun
point de vue professionnel, il touche à tout, apprenant ici
les matières plastiques, là la fonderie ou encore
le dessin industriel. Puis, un jour, au hasard dune rencontre,
il accepte la proposition d'un type qui lui demande de l'aider à
construire son bateau de 15 mètres : « Je me suis occupé
de la coque, du pont et de l'intérieur ». Cest
également à cette époque que Didier fait la
connaissance de Bernard Decré, lhomme à qui
lon doit le Tour de France à la voile.
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«
Tas lair costaud toi ! »
Voilà
comment, pendant trois ans, Didier Ragot se retrouve à gérer
la partie technique du Tour. Si lété, il ne
chôme pas, l'hiver en revanche... « Je m'ennuyais un
peu, alors ma femme m'a conseillé d'aller faire un tour au
salon nautique ». A deux pas du stand du Tour de France, il
trouve Bernard Decré en grande discussion avec... Olivier
de Kersauson : « A mon arrivée, j'ai entendu Bernard
dire à Olivier : « Tiens, c'est lui le gars dont je
te parlais tout à l'heure. Mais attention, pas touche, il
bosse avec moi ! » » .
Pas du genre à s'incruster, Didier reste poliment à
l'écart des deux hommes: « Mais je sentais sur moi
le regard d'Olivier », se souvient-il.
La suite de l'histoire appartient déjà à la
légende : « Olivier s'est approché de moi, n'a
pas dit un mot et m'a expédié un coup de poing magistral
dans le ventre... Je n'ai pas bronché, j'ai serré
les dents et il s'est contenté d'un : « T'as l'air
costaud toi ! Si ça t'intéresse, je suis en train
de construire un trimaran de 24 mètres » ».
C'est
la première fois qu'on lui propose un boulot d'une manière
aussi directe, mais Ragot est costaud. Et pas rancunier pour un
sou. Aussi, quelques jours plus tard, il se rend à Cherbourg
où un trimaran, Jacques Ribourel, de 24 mètres prend
effectivement forme. Très vite, il sintègre
à léquipe : « Je bossais très tard
le soir, parfois la nuit, car j'ai toujours eu besoin de comprendre
un bateau, de le regarder jusque dans ses moindres recoins. Un soir,
Olivier est passé au chantier et il a été surpris
de trouver de la lumière à l'intérieur du bateau
: il m'a demandé ce que je faisais là à une
heure aussi tardive. Je crois que c'est ce soir-là qu'il
a compris que j'étais un passionné ».
Cette histoire a 22 ans et, depuis, Ragot ne s'est jamais vraiment
éloigné du sillage de Kersauson, malgré quelques
boulots et navigations « à droite, à gauche
» comme il dit. Au compteur, ça représente 100.000
milles, dont 80 % sur des multicoques.
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Un Moitessier des temps modernes
Comme
Kersauson, Ragot aime travailler sur le long terme et sur des projets
mûrement réfléchis avec des marins qui se cooptent.
Lui, il n'est pas et ne sera jamais de ces marins qu'on parachute
sur des plates-formes, le temps d'une course ou d'un record : «
Moi, ce qui me plaît, c'est de voir les plans du bateau, de
suivre la construction, d'innover, d'assister à la mise à
l'eau et, bien évidemment, d'être à bord la
première fois où on hisse les voiles. Je ne peux pas
imaginer mon métier autrement : il me faut les deux parties,
la préparation et la navigation ».
Et, sur un projet comme Grands Records, il a été servi.
Même s'il est loin le temps où Didier passait plus
de temps avec Olivier qu'avec sa femme, il avoue avoir consacré
quelques nuits blanches pour Géronimo : « La nuit,
quand je pensais à un truc pour le bateau, je réveillais
les autres (Kersauson et Pouillaude) pour leur en faire part ».
Car,
si Ragot est réputé pour être un préparateur
et un marin de talent, c'est également un créateur
de génie, presque un Moitessier des temps modernes. En effet,
on ne compte plus les pièces qu'il a dessinées, usinées
et fiabilisées pour des multicoques. Ces mêmes pièces
qu'il n'est dailleurs pas rare de retrouver ensuite sur des
bateaux de série... « Oui je sais, on ma souvent
dit que jaurais dû déposer des brevets, mais
je n'ai pas le temps de m'occuper de ça ». Pas le temps
? Pas l'envie plutôt, car lhomme n'est pas du genre
à courir après l'argent. Lui, il préfère
dépenser son énergie à mettre au point le plus
grand trimaran du monde. « D'autant plus que je n'étais
pas présent l'année où ils ont remporté
le Trophée Jules Verne avec Sport Elec. Je n'ai pas de regret
mais j'avoue que ça a un côté agaçant
».
Le
goudron et l'or
Comme
le boss, il est convaincu qu'un trimaran est potentiellement plus
rapide autour du monde qu'un catamaran : « J'ai la certitude,
qu'avec ce nouveau bateau, on tournera en moins de 71 jours »
.
A bord de Géronimo, Kersauson sait qu'avec Ragot, Pouillaude
et Bothuon, il possède trois solides lieutenants capables
de transmettre leur savoir aux plus inexpérimentés
: « C'est un projet lourd et il est vrai qu'on a aussi ce
rôle-là à bord ».
A 50 ans, Didier Ragot a encore soif d'océans et de victoires.
Avec Géronimo, ce joujou qu'il a choyé, il entend
bien s'approprier quelques records prestigieux, à commencer
par le Trophée Jules Verne qui lui a échappé
par deux fois. On se souvient qu'en 93-94, lors de la confrontation
avec le Enza New Zealand de Peter Blake, il était arrivé
à Brest avec une main droite en piteux état : «
Nous étions en train de nous battre contre un anticyclone
et c'est à ce moment-là que la drisse de grand-voile
a cédé. Je savais que, pour nous, ça ne signifiait
rien de bon ». De rage, il avait alors donné un coup
de poing dans le mât, ce qui lui avait valu de rester deux
semaines avec une main sérieusement abîmée (quatre
fractures).
Dapparence
calme, le second de Géronimo est en fait un teigneux. Mais
un teigneux au cur tendre qui nen a jamais voulu à
Kersauson pour ce coup de poing qui a changé sa vie : «
De prime abord, Olivier peut paraître désagréable,
mais il faut savoir dépasser ce stade. Si je devais résumer
Olivier, je dirai que, dans la vie, il y a deux types de personne
: la première est en or, mais quand tu grattes, il n'y a
que du goudron. La deuxième est recouverte de goudron, sauf
qu'après l'avoir grattée, tu trouves de l'or. Olivier,
c'est le deuxième exemple ».
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Grandes
dates
2000
2005 :
Campagne Grands Records. Second du trimaran Géronimo, Didier
est responsable de la gestion de la partie technique.
1999 2000 : Préparateur
du monocoque de 60 pieds Open Sill de Roland Jourdain en vue du Vendée
Globe 2000.
1997 1999 : Suivi de la construction
et de larmement dun multicoque Blue Moon (24,50 m) et
dun catamaran Douce France (42 m). Essais, mise au point et
convoyages
1995 - 1996 : En novembre 96, Lyonnaise
des Eaux sélance sur la traversée de lAtlantique
où il échoue à quelques heures près. Didier
soccupe de la préparation du trimaran Sport Elec, mais
nembarque pas à bord pour le Trophée Jules Verne
A larrivée, Kersauson et sa bande battent le record !
1994 1995 : Nouvelle tentative
avec le trimaran Lyonnaise des Eaux, mais les vents se sont pas favorables.
Retour au stand.
1993 1994 : Nouveau départ
autour du monde avec Lyonnaise des Eaux Dumez avec comme unique but,
battre le nouveau record (79 jours) établi par Bruno Peyron
et sa bande. Cette fois, Kersauson et ses équipiers ne sont
pas seuls : le Néo-Zélandais Peter Blake sengage,
lui aussi, sur le parcours avec son catamaran Enza New Zealand . Au
final, les Kiwis simposent.
1991 1992 : Avec Charal , Kersauson
et son équipage, dont Didier Ragot est le second, sélance
à lassaut du tour du monde en équipage. Objectif
: descendre sous la barre des 80 jours. Dans locéan Indien,
la rencontre avec un iceberg, qui déchire le flotteur tribord,
met fin à laventure.
1990 : Le groupe Esso sponsorise Kersauson
pour la Route du Rhum. Didier Ragot est toujours présent à
ses côtés pour la mise au point et la préparation
du trimaran.
1986 : Projet Poulain, trimaran de 23
mètres. Il dirige la partie technique du projet dOlivier
de Kersauson, dont lobjectif est de battre le record du tour
du monde en solitaire en multicoque. Performance réussie.
1984 : Naissance de Région Nord-Pas-de-Calais
n° 1 (ex Elf Aquitaine). Il est à lorigine de toute
lévolution technique de ce bateau. Il sera aussi le second
de Patrick Toyon en course (Québec Saint-Malo, etc).
1981 : Rencontre avec Olivier de Kersauson
qui a lancé la construction dun trimaran de 24, 50 m,
Jacques Ribourel. Pendant quatre ans, Didier sera responsable de la
construction et de la mise au point du bateau. Il participe aussi
aux courses (La Rochelle Nouvelle Orléans et Lorient
Les Bermudes Lorient) en tant que second de Kersauson.
1978 : Naissance du Tour de France à
la Voile. Il fait partie de léquipe technique de cinq
personnes qui a permis la création de cette épreuve.
Mise au point et convoyages des bateaux du Tour. |
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Yves
POUILLAUDE
source Photos : site
www.grandsrecords.com et
Le télégramme de Brest
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La
mer comme univers
Philippe
Eliès- Le Télégramme de Brest.
Comme
Didier Ragot, Yves Pouillaude est de ces excellents marins dont
on parle peu. Comme Didier Ragot, sa vie a quelque peu basculé
après sa rencontre avec Olivier de Kersauson. Cet ancien
de la Marine Marchande, mais aussi de l'Ecole Supérieure
des beaux-arts et de l'Ecole Supérieure d'Architecture est
aujourd'hui le spécialiste des ensembles et systèmes
embarqués (informatique, électronique, transmissions,
mécanique, etc.) à bord de « Géronimo
», le plus grand trimaran du monde qui sapprête
à partir à lassaut du Trophée Jules Verne.
On
le dit réservé, voire pas facile d'accès, mais,
en réalité, Yves Pouillaude est simplement un homme
discret qui n'aime pas faire de vagues. De ceux qui tracent leur
chemin sans jeter un il dans leur sillage.
« J'ai choisi cette vie », lance-t-il dentrée.
Sa vie ? Depuis des lustres, elle tourne autour des bateaux qui
tournent autour de la planète : « Je me suis interdit
d'avoir une vie de famille. Je pense qu'il ne mest pas possible
de faire ce que je fais, c'est-à-dire me donner à
fond pour le bateau, pour le projet et vivre avec femme et enfants.
Je nai pas souvent rencontré de femme qui supporte
bien et longtemps les impératifs de ce métier. Les
journées ne font que 24 heures.»
A
luniversité de la mer
Il
est vrai que, depuis 1969, son parcours l'a souvent emmené
sur les océans : « J'ai commencé par la Marine
Marchande. Je voulais savoir ce que c'était que naviguer
en professionnel. Pour moi, c'était l'une des meilleures
écoles au monde, au moins pour la théorie, une sorte
d'université de la mer, où on se perfectionne en navigation,
cosmographie, mécanique, mathématiques, électronique,
météo, droit maritime... »
Ici à bord d'un pétrolier, là sur un cargo
vraquier ou un ro-ro, il avalera en huit ans pas loin de 160.000
milles en Atlantique, Méditerranée, Manche, Mer du
Nord, d'Irlande ou Baltique en tant qu'officier de navigation. Sur
des voiliers, en course ou en convoyage, il totalise quelque 250.000
milles à bord de multis ou monos, de 6,50 à 26 m.
Et, même s'il préfère « la marine à
voile à la marine à vapeur», il avoue avoir
toujours eu du plaisir à naviguer sur les navires marchands:
« J'aime bien la vie à bord, tant sur un voilier de
course que sur un cargo ou un pétrolier. Et puis, il y a
eu des moments dans ma vie, où il fallait bien que je gagne
de l'argent sous peine de me retrouver en chemise. Dans ces moments-là
aussi, j'étais content de retrouver une passerelle de cargo
».
Il passera aussi deux ans de son existence à Paris à
l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts (spécialité
architecture) et apprendra, pendant quatre ans, le travail du bois
dans une unité pédagogique de l'ESA (Ecole Spéciale
d'Architecture).
De ses premiers bords, à 6 ans, en baie de Saint-Malo - où
son oncle possédait un Golif amélioré -, puis
de ses années comme moniteur et chef de centre d'école
de voile et de croisière au Château du Taureau en baie
de Morlaix, Yves Pouillaude n'a gardé que des bons souvenirs.
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Rêves
de gosse
Contrairement
à Didier Ragot, dont la rencontre avec Kersauson fut pour
le moins musclée (coup de poing dans le ventre pour tester
la solidité du bonhomme), le premier contact avec le boss
fut assez basique : « C'était en février 1987,
Olivier venait de mettre « Poulain » à l'eau.
Je suis allé le voir et je lui ai juste dit : « je
crois que jaimerais bien travailler avec vous».
Et Kersauson de lui répliquer par un discours sur sa manière
de travailler, sur la disponibilité qu'il exigeait de la
part de son équipe : « Tout ça, je le savais
déjà. Etre disponible 24 h / 24 h pour un bateau,
à terre comme en mer, cétait déjà
une évidence.
Voilà comment Pouillaude rejoint le duo Kersauson-Ragot.
Rapidement, le trio devient inséparable : «Nous avons
eu des résultats fréquents et nous avons toujours
fonctionné dans un climat de confiance et de respect l'un
envers l'autre. En clair, on s'entend bien ».
Plus tard, Yves sera de toutes les campagnes autour du globe. Son
rêve devient réalité. « Je me voyais mal
ne pas réaliser un de mes rêves denfant, à
savoir faire le tour du monde. Là, jétais comblé
».
Le tour du monde, il en est en 1992 avec « Charal »,
mais un morceau de glace vient torpiller son rêve. Qu'importe,
il est encore de l'épopée de 1993/94 avec «
Lyonnaise des Eaux-Dumez », mais, cette fois, ce sont les
Kiwis de Peter Blake qui lui laissent un goût amer dans la
bouche : « Deuxième, sur deux, même si nous avions
mis deux jours de moins que Peyron, ça fait moyen »,
dit-il. Qu'importe, il remet ça en 1996/97 et, en mai de
la même année, « Sport Elec » est de retour
à Brest : 71 jours, 14 heures et 18 minutes après
son départ, quatre jours de moins que Blake, huit de moins
que Peyron.
Le Trophée Jules Verne est dans la poche.
« Cette fois, nous repartons sur un bateau qui est le fruit
de nos expériences individuelles ou collectives. Nous avons
confiance dans notre choix architectural. Il y a aussi laspect
humain. La vie en équipage m'intéresse, il y a beaucoup
à faire pour que ça tourne bien. On va partir avec
des gens qui ont un même objectif. J'ai hâte de voir
comment cet assemblage humain va fonctionner en conditions de course.
Nous avons reçu une centaine de dossiers. Nous avons testé
entre 40 et 50 équipiers potentiels sur « Sport Elec
» pour, finalement, en retenir sept. Ces sept-là n'ont
pas tous des super CV maritimes, mais ils ont tous des capacités
techniques et humaines, notamment une capacité à progresser
vite ».
«
Savoir être imaginatif »
Progresser
vite et sadapter, cest quYves a, de nouveau, dû
faire pour que les systèmes embarqués sur «
Géronimo » soit à labri de soucis techniques.
En effet, avoir à la responsabilité de tout ce qui
touche à linformatique, l'électronique et la
mécanique - domaines essentiels sur un bateau en course
nest pas une mince affaire. Une panne et cest un record
qui senvole ! « Il n'existe pas d'expert dans ce domaine,
il faut donc savoir être imaginatif, nous avons beaucoup travaillé
avec les ingénieurs de « Cap Gemini Ernst & Young
et Schneider Electric». Son réseau et ses contacts,
dans la Marine Nationale, la Marine Marchande et les Commandos,
ont également été très précieux.
Comme Didier Ragot, l'autre second, Yves Pouillaude aime ce côté
« travailleur de l'ombre » : « A un moment, j'ai
bien cherché des sponsors dans le but de monter mon propre
projet. J'ai essayé deux fois et j'ai ramassé deux
gamelles! ».
Alors, il a choisi dêtre second, un bon second : «Ce
rôle-là me va bien, jaime mieux être un
bon second quun mauvais patron et, par ailleurs quand je vois
les problèmes, ne serait-ce que de vie courante auxquels
Olivier est confronté à terre du fait de sa notoriété,
ça ne me tente quà moitié ». En
retour, Kersauson ne tarit pas déloges sur ses deux
capitaines. D'ailleurs, il suffit découter le skipper
de « Géronimo » parler du projet Grands Records.
Jamais, il ne s'exprimera à la première personne.
A chaque fois, le « on » revient dans sa bouche.
Et, dans ce « on », il y Kersauson bien sûr, mais
aussi Didier Ragot et Yves Pouillaude. Inséparables.
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Grandes dates |
A 6 ans, il tire premiers bords en baie de Saint-Malo
(Ile-et-Vilaine) sur un Golif en bois appartenant à son oncle.
Quelques années plus tard, il devient moniteur et chef de centre
décole de voile et de croisière au Château
du Taureau, en baie de Morlaix (Finistère Nord).
1969 1977 :
Officier de navigation dans la Marine Marchande où il avale
près de 160.000 milles en Atlantique, Manche, Méditerranée,
Mer du Nord, Mer dIrlande et Mer Baltique.
1970
1972 :
Ecole Supérieure des Beaux-Arts (spécialité
architecture) à Paris.
1976
1980 :
Apprentissage des métiers du bois dans une unité pédagogique
de l'ESA (Ecole Spéciale d'Architecture) à Paris.
1987
:
Rencontre avec Olivier de Kersauson. A partir de cette année-là,
il sera, en tant que préparateur et marin embarqué,
de toutes les aventures maritimes : tour du monde en multicoque
sans escale en 1993 et 1994 ; Trophée Jules Verne en 1997
(record avec « Sport Elec » en 71 jours, 14 heures 22
minutes et 18 secondes).
A
partir de 1999 :
Olivier de Kersauson présente son projet « Grands Records
», dont le programme étalé sur quatre ans consiste,
à laide du plus grand trimaran du monde, à battre
tous les records sur les parcours maritimes les plus prestigieux.
« Géronimo », mis à leau le 22 juillet
2001 à Vannes (Morbihan) devant le chantier Multiplast où
il a été construit en seulement un an, est baptisé
le 29 septembre à Brest par sa marraine Marie Tabarly. A
bord, Yves Pouillaude est responsable des ensembles et systèmes
embarqués (informatique, électronique, transmissions,
mécanique, etc.).
En
compétition
En
plus des 30.000 milles parcourus en plaisance (convoyage, croisière-école
ou charter) sur des embarcations de 6 à 38 mètres,
Yves Pouillaude compte également 25.000 milles en compétition,
aussi bien sur des multicoques que sur des monocoques :
Record de vitesse sur la base de Brest avec le prao de Guy Delage
(1981) ; vainqueur du Grand Prix de Brest avec Yves Le Cornec (1982)
; Record du Golfe de Gascogne, Grand Prix de Brest et Trophée
des Multicoques ; 1er au Grand Prix de La Rochelle avec Olivier
de Kersauson (1987) ; Vainqueur du Grand Prix de Brest avec Kersauson
(1988) ; deux participations à « La Baule Dakar
» (1980 et 1983) ; deux « Course de lEurope »
(1985 et 1987, 2e avec Olivier de Kersauson).
Mais
aussi
De
nombreux mois consacrés à la construction, aux modifications
et à la mise au point de bateaux avec Carpentier, Gahinet,
Gilard, Gliksman, Loiseau, Maurel, Marsaudon, Moussy, Pajot, Poupon,
Coste...
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L'équipage
de Géronimo
2
quarts de 5 personnes accompagneront Olivier dans ce record
Quart
Cap Gemini Ernst & Young.Chef de quart : Yves Pouillaude
Marc Le Fur (déjà
présent aux côtés d'Olivier en 1997) : Responsable
catering
Antoine Deru : gréement
pour l'armement
Stanislas Devorsine : Chargé de la sécurité
Pascal Blouin : Responsable accastillage
Quart
Schneider Electric.Chef de quart : Didier Ragot
Franck Ferey : en charge de la préparation du gréement et
de l'informatique
Rodolphe Jacq : responsable pharmacie/nutrition
Jean-François Fouché : responsable mécanique
Pierre Coriveaud : composite pour l'armement
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Marc
Le Fur
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Antoine
Deru
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Stanislas
Devorsine
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Pascal
Blouin
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Franck
Ferey
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Rodolphe
Jacq
|
Jean-François
Fouché
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Pierre
Coriveaud
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source Photos :
site www.grandsrecords.com
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Les
huit nouveaux équipiers pour ce Jules Verne sont Pierre Coriveaud
(28 ans, Aber-Wrac'h), Antoine Deru (29 ans), Franck Ferey (29 ans,
Cherbourg), Jean-François Fouchet (29 ans, Chatou), Stanislas
Devorsine (26 ans, Nantes), Pascal Blouin (30 ans, Saint-Brieuc),
Rodolphe Jacq (30 ans, Brest) et Marc Le Fur (33 ans, Brest). Si les
six premiers cités ne sont pas très connus dans le monde
de la course au large, ce n'est pas le cas de Jacq et Le Fur. Rodolphe
Jacq s'est notamment illustré en Mini où, avec son Pogo
6,50, il a trusté de nombreux lauriers. Passé en Figaro
Bénéteau, Jacq n'a pas tardé à se mettre
en valeur, remportant dès sa première participation
la Transat Lorient - Saint-Barth' en double avec Hervé Laurent.
Quant à Marc Le Fur, il signe là son grand retour à
la compétition après un break de deux ans. Déjà
présent lors de la campagne victorieuse en 1997 à bord
de "Sport Elec", Le Fur s'était, lui aussi, aligné
sur la Mini-Transat en 1999.
"Je suis fier de mon équipage, disait, vendredi, Kersauson.
Nous sommes quatre à avoir déjà tourné
ensemble autour du monde. Les autres sont issus du milieu maritime
professionnel : ils connaissent le métier de marin". |
Ambiance à bord de Géronimo!
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