Le Trophée Jules Verne
Olivier de Kersauson - 1997.
 
17 records océaniques sur
"Sport-Elec"
et 4 conservés sur "Lyonnaise des Eaux-Dumez"


Réactions

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21 records océaniques sur 27 pour Kersauson et son équipage !

Record

Kersauson Kersauson Blake Peyron
1997 1994 1994 1993
Ouessant/Equateur 11j 02h 00mn 07j 13h 20mn 07j 04h 24mn 08j 19h 26mn
Ouessant/Cap Bonne Espérance 22j 08h 55mn 22j 17h 51mn 19j 17h 53mn 21j 12h 48mn
Equateur/Cap Bonne Espérance 10j 13h 27mn 15j 04h 31mn 12j 13h 29mn 12j 17h 22mn
Ouessant/Cap Leeuwin (Aus.) 33j 02h 45mn 33j 11h 34mn 29j 16h 1mn 33j 07h 48mn
Cap Bonne Espérance/Cap Leeuwin 08j 23h 17mn 10j 17h 43mn 09j 22h 08mn 11j 19h
Cap Bonne Espérance/Tasmanie 11j 14h 13j 06h 15mn 12j 23h 46mn 15j 03h
Ouessant/Tasmanie 35j 15h 17mn 36j 00h 06mn 32j 17h 39mn 36j 15h 48mn
Passage antiméridien 180° 35j 26h 06mn 38j 05h 07mn 36j 08h 49mn 40j 06h
Cap Leeuwin/Tasmanie 02j 14h 40mn 02j 12h 32mn 3j 01h 38mn 03j 8h
Tasmanie/Steward Island 01j 17h 58mn 01j 13h 51mn 02j 17h 08mn 02j 04h 40mn
Cap Leeuwin/Steward Island 04j 08h 42mn 04j 03h 05mn 05j 18h 46mn 05j 12h 40mn
Cap Bonne Espérance/Steward Island 13j 07h 59mn 14j 11h 57mn 15j 16h 54mn 17j 07h 40mn
Steward Island/Cap Horn 11j 17h 46mn 11j 23h 23mn 12j 15h 45mn 14j 10h 14mn
Cap Leeuwin/Cap Horn 16j 02h 27mn 16j 02h 28mn 18j 10h 30mn 19j 22h 54mn
Tasmanie/Cap Horn 13j 11h 45mn 13j 13h 56mn 15j 08h 06mn 16j 14h 54mn
Ouessant/Cap Horn 46j 16h 57mn 49j 05h 13mn 48j 02h 32mn 53j 06h 42mn
Record des 5 grands caps
(Bonne Espérance, Leeuwin, South East Cape, South West Cape, Cap Horn)
25j 01h 45mn 26j 20h 41mn 28j 08h 39mn 31j 17h 54mn
Equateur/Cap Horn 35j 15h 12mn 41j 15h 53mn 40j 22h 08mn 44j 11h 16mn
Equateur/Equateur par les 5 grands caps 47j 11h 53mn 55j 13h 51mn 54j 07h 11mn 57j 17h 49mn
Cap Horn/Equateur 11j 20h 41mn 13j 21h 59mn 13j 09h 03mn 13j 06h 53mn
Ouessant/Equateur (retour) 58j 13h 39mn 62j 27h 11mn 61j 11h 35mn   
Equateur/Ouessant 13j 00h 43mn 14j 01h 51mn 13j 10h 42mn 12j 16h 41mn
Bonne Espérance-Equateur (retour) 36j 22h 26mn 40j 09h 20mn 41j 17h 42mn   
Cap Horn/Ouessant 24j 21h 24mn 27j 23h 50mn 26j 17h 35mn 25j 23h 34mn
Plus grande distance en 24 heures  Kersauson :  524,6 milles 520,9 milles 507 milles
Record distance couverte en 10 j 
 Peter Blake : du 03/02 à 13H au 12/06 à 13H : 4 347,5 milles
                                     moyenne jounalière :    434,75 milles
                                     moyenne horaire     :      18,11 noeuds
 Olivier de Kersauson : du 25/03 au 04/04 : 4 286,27 milles



Note : une étude plus approfondie des positions horaires sur cette période pourrait faire apparaître un résultat supérieur et donner le record à Olivier de Kersauson. Le calcul effectué prend en compte uniquement les positions
de 13 heures à 13 heures.
Record Tour du Monde sans escale.
  Trophée Jules Verne.
  (Catégorie équipage)

















Olivier de Kersauson :
   71 jours 14 heures 22 minutes 08 secondes.
   arrivée à 6 heures 59 minutes 39 secondes  UTC
   le lundi 18 mai 1997.

   améliore le record de Blake de 3j 7h 59mn 14s (3 j et 1/3)
   améliore le record de Peyron de 7j 15h 53mn 48s

    Milleage : 24 895 milles ; Moyenne : 15,02 noeuds
                         (688 milles de moins que Blake)


Peter Blake (1994) :
         74j 22h 17mn 22s ; 26 408 milles ; 14,68 noeuds
         record de Peyron battu de 4j 7h 58mn 34s
Olivier de Kersauson (1994) :
         77j 5h 3mn 11s ; 26 491 milles ; 14,3 noeuds
Bruno Peyron (1993) :
         79j 6h 15mn 56s ; 27 372 milles ; 14,39 noeuds.



  Peter Blake conserve 5 des 18 records remportés en 1994.
  Bruno Peyron garde 1 seul record.

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Remise
du Trophée Jules Verne

et Réactions


(Extraits du Télégramme de Brest)


(Photo E. Le Droff/Télégramme de Brest)


La remise du Trophée :

          Emotion et solennité sur le parking du Moulin Blanc lorsque Peter Blake, les mains gantées de blanc, grimpe les marches du podium pour remettre à Olivier de Kersauson le Trophée Jules Verne. La mèche rebelle, le skipper de « Sport Elec » un brin remué contemple ce bel objet, récompense de 71 jours d'efforts intenses ponctués d'instants de grâce comme sait en réserver l'océan.

« Tu en en as gagné une, j'en ai gagné une. Nous sommes à égalité. Peut-être qu'on pourrait y retourner ensemble » a lancé Kersauson à l'adresse de Peter Blake. Cela ferait assurément un duo de choc. Le matin, le Néo-Zélandais avait confié qu'il n'avait pas l'intention d'essayer de reconquérir le Trophée.

Mais ce record c'est une oeuvre collective. Et Kersauson, capitaine courageux de retour d'une campagne victorieuse, a quelques mots élogieux à l'adresse de chacun de ses équipiers sans oublier le routeur Bob Rice. Didier Ragot, autre fidèle du bord depuis des années mais qui n'était pas de cette campagne, est aussi associé à cette victoire.

« Ce record, ce n'est pas un hasard, c'est le fruit de trois ans de labeur. On a travaillé pour faire un bateau apte au Tour du monde qui est le programme de navigation le plus beau qui soit, même s'il est semé d'embûches. On parle souvent de cette course dans ce qu'elle a de terrorisant mais ces pièges peuvent avoir un côté magique... » Au prix de beaucoup de volonté, de talent et d'un brin de réussite, Kersauson et son équipage les ont déjoués.

« C'était 71 jours de mer sans débrayer une seconde. On était rivé aux cadrans, à la performance. On a tiré sur le bateau à chaque minute, à chaque seconde même, avec férocité ». Mais se battre contre le chrono est à ses yeux le challenge le plus passionnant qui soit : « J'aime les records parce que c'est open et que c'est libre. On peut foncer, faire du bateau, prendre la responsabilité de son jour de départ et de son arrivée... » Et le résultat est au rendez-vous qui récompense cet équipage obstiné.
L'Amiral s'insurge tout de même quand on lui parle d'entêtement : « Cela n'a rien à voir avec de l'entêtement. On a un équipage français qui a fait trois Coupes de l'America sans le moindre succès. On a fait quatre ans sur le Trophée Jules Verne et on arrive à ce résultat. Notre façon de communiquer c'était de courir ».

Le pari du Sud

Tonnerre de Brest, il se met un peu en colère quand un journaliste lui fait remarquer qu'il a peut être levé un tabou en s'engageant aussi tardivement dans le Grand Sud : « Le Sud, les anciens cap-horniers n'y passaient pas seulement l'été. C'est cette réalité maritime qui m'a incité à y aller... Maintenant savoir si c'est recommandé à cette époque c'est un autre débat. Pour nous cela s'est avéré suffisamment bon pour qu'on fasse un truc rapide. Ce record on est allé le chercher là où peu de gens auraient osé s'aventurer ». 

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Les félicitations :



 Peter Blake tenait absolument à venir féliciter Olivier dès son arrivée.

    Blake est naturellement très admiratif de la performance de Kersauson, accomplie avec un bateau des années 80 remis au goût du jour : « Quand on sait la difficulté de faire le Tour en moins de 80 jours, réussir en 71 jours c'est géant. Ils n'ont pas amélioré notre temps de quelques secondes mais de trois jours. Je leur tire mon chapeau ».

        Etes vous déçu de perdre votre trophée ?
        « La meilleure chose qui puisse arriver à un record c'est que l'on se rende compte qu'il peut être battu. Ce qui a le mieux servi le Trophée Jules Verne c'est d'avoir un marin aussi tenace qu'Olivier ».

        Pensiez-vous qu'il pouvait gagner en partant si tardivement dans la saison ?
        « Plus les gens essaient et plus ils ont de chances. En passant dans le Sud à cette époque, Olivier a apporté de nouvelles données à notre expérience.
           Il y a peu de choses certaines dans cette aventure... Je pense que quelqu'un abaissera le record à 65 jours voire 60 jours car la technologie avance et surtout on comprend mieux le jeu. A cet égard Olivier a largement ouvert le panorama de la réflexion ».

        L'influence de Bob Rice qui était aussi votre routeur dans ce succès ?
        « Bob Rice est un des meilleurs routeurs au monde sinon le meilleur. Il possède la science de la navigation. Il a surtout l'avantage de comprendre les navigateurs et de sentir comment ils réagissent. Pour réussir un Tour en 71 jours il faut réunir beaucoup d'atouts et un bon routage météo. Kersauson avait fait un bon choix ».

        Où placez-vous le Trophée Jules Verne dans la hiérarchie des événements nautiques ?
        « Chaque événement est différent. Pour les médias internationaux la Coupe America est à la première place parce que c'est difficile de gagner contre les Américains.
          Mais le Tour du monde est au-dessus de tout pour un marin. C'est souvent sur le fil du rasoir et on se demande si demain on sera encore vivant. Au bout de 65 jours on n'est pas sûr d'arriver au bout. Le danger est omniprésent. C'est l'exploit ultime
».

 

  Bruno Peyron qui avait été le premier à descendre sous la barre des 80 jours a salué l'exploit. 

  « C'est absolument magique. Depuis deux semaines, on a suivi le final avec attention. 79, 74 puis 71 jours, c'est une belle histoire qui continue. Avec la prochaine génération de bateaux, on tournera autour de 60-65 jours. Mais, aujourd'hui, le record appartient à Olivier. C'est on ne peut plus mérité ».


   Gérard d'Aboville ébahi

           Kersauson, il le connaît depuis l'enfance. Côté aventurier fêlé, le double vainqueur de l'Atlantique et du Pacifique à la rame n'a rien à envier à personne. Ce kamikaze des océans a également été bluffé par le coup de poker de Kersauson décidant de s'engager dans l'enfer du grand Sud malgré la saison tardive et le retard sur Blake.

         « Sur le moment je me suis dit c'est de l'acharnement thérapeutique et j'ai douté. Mais j'étais admiratif du courage d'Olivier et des siens. Pas seulement du courage qui permet de vaincre sa peur mais celui qui consiste à croire que le combat n'est pas perdu. Il y avait tout pour les démoraliser. Ce record c'est le triomphe de la volonté, de la foi dans ce qu'ils faisaient ».

          Pour Gérard d'Aboville ce nouveau périple révèle aussi la nature profonde du skipper souvent prisonnier de son image très médiatique : « Olivier a tellement de talent à terre qu'il pourrait se contenter d'en vivre. Mais il préfère se concentrer sur le monde vrai, sur la bagarre avec la nature, le Défi aux éléments. Il n'a jamais fait semblant d'aimer la mer... 
   Il a un côté Don Quichotte extraordinaire. C'est le propre de l'homme de faire des choses gratuitement dangereuses. C'est ainsi qu'on est allé sur la Lune. Ce genre d'exploit inutile nous sert à tous par les valeurs qu'il exprime
».


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Les "récompenses"

Kersauson et ses équipiers distingués par la marine !

Lors de la soirée d'ouverture du 37e salon nautique international (au Parc des expositions de la Porte de Versailles), le chef d'état-major de la marine, l'amiral Jean-Charles Lefebvre, a remis la coupe du chef d' état-major de la marine à Olivier de Kersauson et à ses équipiers.
Décernée chaque année depuis 1987, cette distinction récompense un ou plusieurs marins dont les performances ou l'exploit méritent d'être distingués, a précisé l'état-major de la marine.

 

Olivier de Kersauson, élu
AVENTURIER de l'ANNEE 1997

par les auditeurs de Radio France. Remise du Prix lors de l'émission
"Les Bornes de l'Aventure".

 

Cette aventure du Trophée Jules Verne
est retracée dans le dernier livre
d'Olivier de Kersauson :
"Tous les océans du monde"
aux éditions Cherche-Midi.


Pour ce livre, il a reçu :
le Prix Antoine Blondin - 1997
le Prix Saint-Exupéry (pour la jeunesse) -1997

 

           
  Portrait du skipper
Equipage présent sur
"Sport-Elec"
    Le Trophée Jules Verne  
  Evolution du trimaran "Sport-Elec"     Un nouveau trimaran :
"Géronimo"
 

 


Contact


clarcheveque@free.fr

 

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