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Les
moments forts :
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Premier
record pour Géronimo !
Ouessant - Equateur
À
15 heures 26 minutes 30 secondes (heure française), Geronimo
passait léquateur, soit avec plus dune journée
(1 jour 10H et 34 mn) davance sur le chrono de lactuel
détenteur du Trophée Jules Verne : Orange.
Geronimo vient non seulement de battre la performance dOrange
lan passé (7 jours 22 heures) mais également
le record que Peter Blake détenait sur Enza (7 jours 4 heures
24 secondes) depuis le 23 janvier 1994.
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Le choix du départ dun record est déterminé
par une bonne fenêtre météo. Samedi dernier,
à laube, Géronimo sest faufilé
dans une lucarne prometteuse qui a répondu parfaitement aux
attentes des hommes de Géronimo. Avec une moyenne de plus
de 500 milles avalés par 24 heures (de point à point)
sur sa descente de lAtlantique nord et, en passant dans lhémisphère
sud après 6 jours 11 heures 26 minutes et 21 secondes
de course, à 21 nuds de moyenne, il y a de quoi
à être content. Sur ce parcours complexe, on enregistre
un gain de 35 heures sur le chrono d'orange.
«Nous
sommes contents davoir réalisé une belle navigation
jusque-là. Cest une partie du parcours qui est complexe,
sur laquelle on peut perdre beaucoup. Du point de vue maritime ce
nest pas trop fatigant, en revanche la stratégie et
lanalyse météo réclament un travail important.
Je ne me suis pas beaucoup reposé ces derniers jours
», confiait Olivier. «Pour nous tous cest un bon
moment ce passage symbolique du Nord au Sud. Cest le résultat
dun travail collectif où lengagement et lapplication
de chacun portent leurs fruits et donnent confiance dans Géronimo
et dans léquipage.»
La
première partie du parcours en Atlantique a été
admirablement bien négociée : 21 noeuds de moyenne
sur la route la plus courte ! Olivier de Kersauson reste toutefois
prudent : «Il y a un énorme anticyclone qui barre lAtlantique
Sud. Nous ne sommes pas sûrs des systèmes à
venir. Le passage existe, mais il est étroit. Ce nest
pas une autoroute et la route ne sera pas directe vers le Cap de
Bonne-Espérance. Il nous faudra probablement faire 1000 à
1200 milles de plus pour éviter les calmes. Les pièges
météo sont importants en Atlantique ». Le problème
à résoudre aujourd'hui pour Olivier : comment placer
le bateau dans les 1000 milles à venir pour aborder le pot
au noir ?
Geronimo va bien et vite, même si son équipage se désole
de voir sa coque constellée décailles de poissons
volants. «Cest un massacre contre lequel nous ne pouvons
rien ». Geronimo entre dans le monde austral, « si le
ciel est clair, nous pourrons voir la Croix du Sud » se réjouit
Olivier.
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En
route vers l'équateur
Le
trimaran géant d'Olivier de Kersauson a avalé les
milles lors des dernières 24 heures : 503 milles au total.
L'équateur se rapproche à grand pas.
Au
troisième jour de course, tout va bien à bord de "Géronimo".
Le trimaran géant a parcouru 503 milles en 24 heures, ce
qui porte le total à 1.460 milles après 72 heures
de course.
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"A
bord, l'ambiance est bonne, tout le monde semble heureux de faire
avancer rapidement ce grand bateau. Nous sommes à 25-27 noeuds,
dans un monde d'une beauté insensée. Chaque jour,
nous gagnons en lumière. Aujourd'hui celle des Canaries,
demain celle du Cap Vert, presque tropicale, avec un vent chargé
d'odeurs et de tiédeur. Le ciel est printanier, bleu tendre,
la température a changé. C'est merveilleux ces tours
du monde où on va assez vite pour traverser les saisons,
mais suffisamment lentement pour s'en rendre compte. En avion, on
ne sent rien, on ne voit rien", raconte Kersauson d'humeur
poétique.
Côté
navigation, le skipper est content de la progression de son géant
depuis le départ : "Ça descend pas mal sur
la route directe : 503 milles en 24 heures, ça nous satisfait,
d'autant plus qu'il s'agit d'une distance de point à point.
En réalité, nous avons parcouru plus de milles que
ça."
Néanmoins, par expérience, Kersauson préfère
être prudent quant à l'évolution météo
pour les prochaines heures : "Dans cette zone-là,
il n'est jamais facile d'avoir des prévisions. Pour aujourd'hui,
ça semble être bon mais qu'est-ce qu'il en sera demain
? A priori, on devrait continuer à descendre correctement
car on se trouve dans un système météorologiquement
plus régulier".
L'équateur
en 7 jours ?
A 4 heures mardi,
Géronimo était situé par 27° 07 nord -
19° 13 ouest et avait parcouru 503 milles à la vitesse
moyenne de 20,96 noeuds. Douze heure plus tard, par 23° 39 nord
- 21° 39 ouest, le géant avait avalé 246 milles
de plus.
Au niveau des îles Canaries aujourd'hui, au Cap Vert demain,
l'équipage de "Géronimo" espère atteindre
l'équateur en fin de semaine : "Un passage à
l'équateur sept jours après le départ, c'est
bien", disait Kersauson avant de larguer les amarres.
Pour mémoire, le meilleur chrono entre Ouessant et l'équateur
a été réalisé... en 1994 par le catamaran
"Enza" du Néo-Zélandais Peter Blake.
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Une rencontre surprenante !
Les milles défilent sous les étraves du géant
des mers pour le bonheur d'Olivier et de ses équipiers.
"Géronimo"
poursuit sa plongée vers l'équateur à un bon
rythme. Même si une rencontre avec un céphalopode géant
a quelque peu perturbé la marche du trimaran géant.
Une péripétie digne des récits d'aventure de
Jules Verne et en particulier de "20.000 lieues sous les mers".
En tout cas, les tribulations du capitaine Kersauson n'ont pas fini
d'étonner.
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Alors
qu'il naviguait au large du détroit de Gibraltar, le trimaran
a fait une rencontre pour le moins insolite. En effet, un céphalopode
géant s'est "entremêlé" autour du
safran et ne s'est décroché qu'après plus d'une
heure.
"Ça
s'est produit dimanche soir vers 23 h 15. J'étais sur le
pont, à la barre, et j'ai senti des vibrations anormales
et fortes. J'ai d'abord cru que nous avions pris une longue ligne
ou un filet mais le bateau a vraiment été ralenti.
Le module vibratoire augmentait et devenait très violent.
Impossible d'identifier d'où cela venait. Avec des lampes,
nous avons regardé à l'avant et à l'arrière.
J'ai fait affaler le gennaker et la
grand-voile pour ralentir le bateau. A
ce moment-là, Didier Ragot, qui était descendu fouiller
l'intérieur et
regarder par la trappe devant le gouvernail, a vu deux bras de poulpe,
à peu près de la taille de ceux d'un homme, qui enserraient
le safran. Il est sûr de la taille car les deux bras violacés
avec des tentacules cachaient les fences qui font 6 cm de large.
J'ai d'abord crû que ceux-ci étaient arrachés.
Ça tirait très fort : le tube de jaumière était
déformé. Les vibrations étaient violentes même
lorsque nous avons ralenti à 12-14 noeuds.
Quand le bateau s'est arrêté à un moment donné,
les tentacules se sont décrochés... En 40 ans de navigation,
je n'ai jamais rien vu de pareil. C'est marrant parce que nous en
avions souvent parlé avec Eric Tabarly et Alain Colas quand
j'étais sur "Pen Duick IV". On se demandait ce
qu'on ferait dans un tel cas. Eric disait : "Le seul système,
c'est la hache et encore". Cette fois confronté au problème
je me disais : "On n'a rien pour l'allumer. Peut-être
qu'en lui balançant des fusées dans la gueule".
J'espère que ça va s'arrêter là parce
que je n'ai pas du tout envie de suivre la vie du capitaine Némo..."
Malgré sa longue expérience, Olivier de Kersauson
était décontenancé par cette rencontre et même
inquiet. "Quand tu es patron sur un bateau comme ça
et qu'il t'arrive un truc pareil, tu n'as pas de mode d'emploi !
Pour faire rentrer de l'eau par le tube de jaumière (le tube
qui contient la mèche de safran) parce qu'un animal est accroché
dessus, il faut que ça cartonne ! Je suis très impressionné
du module vibratoire que ça a engendré sur le bateau.
On a vraiment été secoué.
Le bateau fait quand même 34 mètres. Pour se faire
secouer ainsi, il faut vraiment qu'il y ait de la masse. Finalement,
tout va bien mais on croise les doigts pour que ça ne recommence
pas".
"Géronimo" ne semble pas avoir souffert de cet
incident et a repris sa navigation après un stop d'une bonne
heure. "On marchait à 24 noeuds à ce moment-là
donc on a bien perdu 30 milles. On a fait le nécessaire tout
de suite pour ralentir le bateau afin de constater les dégâts
éventuels. On a juste un peu d'eau au niveau des paliers",
précisait Didier Ragot, le second de Kersauson.
Le vent a molli en milieu de journée, ce qui n'empêche
pas le trimaran de tenir 20 noeuds de moyenne. 485 milles ont été
couverts lors de la seconde journée de navigation. "Géronimo"
a passé Madère et naviguait lundi midi à un
peu plus de 100 milles de l'île la plus nord des Canaries.
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Premières
précautions pour le skipper de Géronimo!
Éviter
les nappes de fioul
Par
peur de rencontrer des nappes de fioul échappées des
coques du "Prestige", Kersauson a gagné dans l'ouest
: "Si le bateau rentre à 20 noeuds dans une nappe
de fioul lourd, les dégâts seront les mêmes que
si on touche une baleine. C'est très impressionnant. D'autant
plus que la nappe a épaissi. Par endroits, elle fait plus
d'un mètre. Certains morceaux font 20 mètres de long
pour 30 m de large, ce qui représente plusieurs tonnes. C'est
extrêmement dangereux pour le matériel.
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D'après les estimations du CEDRE, il ne faut pas rentrer
à l'intérieur d'une ligne située entre Ouessant
et le Cap Finisterre, ce qui oblige à tirer une route un
peu plus ouest que la route géographique".
Très vite, tout l'équipage est entré dans le
vif du sujet, comme l'explique Kersauson : "On est content
d'être parti, on a de bonnes conditions, faut se plaindre
de rien..."
La phrase du jour d'Olivier de Kersauson : "On est
passé dans la phase la plus émouvante, la plus passionnante
et la plus intéressante de l'aventure car on est maintenant
dans le réel. "Géronimo" et nous , autour
du monde, qu'est-ce qu'on va faire ? Est-ce qu'on a bien tout préparé,
ce qui va nous
permettre d'être meilleur en mer ? Ça, c'est la mer
qui va le dire et à ce moment-là, il faut être
prêt à prendre tous les bonheurs et tous les coups
aussi dans la figure, mais l'avantage, c'est qu'on ne va pas vivre
dans le sophisme, mais dans le réel avec toute la magie et
les émotions du réel. Et ça, c'est formidable".
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Géronimo
a coupé la ligne !
Bon vent à vous !
Géronimo
a franchi la ligne de départ du Trophée Jules Verne
entre Ouessant et le Cap Lizard à 3 heures 00 minutes
et 39 secondes TU (soit 4 H heure locale) ce samedi 11 janvier
2003.
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Olivier
et son équipage devront absolument être de retour
avant le 16 mars à 11 heures 36 minutes et 33 secondes
TU pour battre le record détenu par Bruno Peyron et
son équipage sur le maxi catamaran Orange en 64 jours,
8 heures, 37 minutes 24 secondes.
Olivier de Kersauson qui n'a jamais appareillé un vendredi
( "Ça porte malheur", dit-on)a profité
de ses dernières heures de "terrien" vendredi
soir, pour s'offrir un dernier vrai repas dans un restaurant au
Port de Commerce. Puis, Kersauson et sa bande ont attendu sur
le grand ponton au Moulin-Blanc que minuit sonne. Dans la nuit
glaciale.
"Cette pénombre est propice au recueillement et à
la concentration. Plus sérieusement, si on part de nuit,
ce n'est nullement par choix. L'heure de départ est dictée
par la météo. On pense couper la ligne vers 2 h
du matin, avec le jusant de la marée", expliquait
le skipper quelques minutes avant de
larguer les amarres.
Geronimo a appareillé à minuit passé pour
être sur la ligne de départ à 4 heures (heure
française) du matin et ainsi bénéficier de
la renverse des marées. L'équipage a salué
les nombreuses personnes présentes sur le quai,qui comme
à chaque départ d'Olivier tiennent à l'accompagner
dans un climat toujours plein de retenue, de respect. Une émotion
intense, telle que les brestois savent la partager avec leurs
marins !
C'est à plus de 25 nuds que ce superbe géant
des mers a franchi la ligne dans 20/25 nuds de vent de Nord
Nord-Est, sous l'oeil attentif des membres du WSSRC (World Sailing
Speed Record Council). Ces derniers avaient la lourde responsabilité
de déclencher leurs chronomètres depuis le phare
du Créac'h.
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